Des trafiquants présumés de stupéfiants et de faux billets ont été arrêtés le 9 août dernier par la Brigade de Fumbuni au sud de Ngazidja. Les quatre bonhommes sont soupçonnés d’entretenir un réseau mafieux de fabrication présumée de fausse monnaie et de vente de produits stupéfiants.L’arrestation de ces contrebandiers a été procédée à l’issue d’une enquête rendue possible grâce aux cinq caméras de surveillance publique, installées dans les zones névralgiques du chef-lieu de Mbadjini.
La ville de Fumbuni est presque sous télésurveillance 24h/24h. Des images avaient permis, par exemple, de résoudre récemment deux cas de vols qui ont eu lieu dans des places publiques très fréquentées : l’un, un téléphone déclaré perdu par le propriétaire, et l’autre, une cuvette de poissons dérobée.Au sujet des faux billets et de la vente illicite des stupéfiants, les brigadiers se sont servis d’un précieux témoignage d’un jeune dénommé X. Ce dernier racontera qu’un dénommé « Bernard » avait en sa possession « un faux billet de 100 euros et quelques produits cosmétiques » au petit marché de Fukuni, une zone très animée de la ville. La section de recherche de la Brigade de Fumbuni se mettra alors au travail et va se servir des images des caméras de surveillance pour entamer son enquête.
Etendre la surveillance sur toute la ville
Les agents vont revoir les images, remonter la piste, identifier, rechercher et arrêter le jeune «Bernard» qui va ensuite livrer les noms des «deux fournisseurs» présumés de cannabis actuellement incarcérés à la Maison d’arrêt de Moroni.Selon la même source, entre fin juillet et le 14 août, la brigade a résolu plusieurs cas similaires. On parle « de 31 kilos de cannabis » saisis à Uropveni, une localité située à moins de 10km de Fumbuni. Les agents ont également saisi quelques paquets de shit trouvés à Fumbuni sans compter l’affaire des trafiquants de faux billet en euros dont la dernière en date remonte à lundi 14 août.Les caméras de surveillance ont été installées grâce aux efforts personnels du jeune entrepreneur Nassufdine Youssouf qui a eu le soutien financier de certaines femmes de Fumbuni.
«L’idée d’installer des cameras dans la ville m’est venue par l’amère expérience vécue dans mon studio (studio de traitement de photo et prestation de service multimédias) et chez moi puisqu’ils m’ont permis de me sentir en sécurité. Pour assurer la sécurité de ma ville, j’ai donné ma part de contribution en finançant la grande partie de ce projet de surveillance. Et puis j’ai eu le soutien des femmes leaders de Fumbuni».Le jeune entrepreneur a, par ailleurs, déploré l’absence d’un réseau d’éclairage public sur les zones de surveillance. Une situation qui complique, selon lui, la tâche de collecte automatique d’images de qualité pendant la nuit. Il souhaite que «le projet évolue dans tous les quartiers de la ville et pour que la population se sente en sécurité».
Par Said Toihir