Le chef-lieu du nord et ses localités environnantes peinent à obtenir de l’eau traitée depuis plus d’un mois. En cette période d’épidémie de choléra, les habitants de la zone se servent des eaux de pluie. Les chasses d’eau et les bornes fontaines publiques sont à sec alors qu’aucun communiqué n’explique toujours pas la raison de cette pénurie arrivée au mauvais moment. Une situation qui reste incompréhensible aux yeux des abonnés, rappelant que la distribution «a été effective avant que la société d’Etat s’en mêle».
Le Groupement intercommunal de gestion de l’eau (Gige) et la Société nationale d’exploitation et de distribution d’eau (Sonede) n’ont pas expliqué ce problème qui continue de pénaliser les différentes localités. «Nous sommes habitués à avoir de l’eau un jour sur deux ou sur trois la période durant laquelle le Gige avait la gestion.
Ce qui n’est plus le cas depuis que la Sonede a pris la gestion de cette institution dans nos localités ontmise en place assuré la gestion. En cas de pépin, les responsables communiquaient pour que nos localités prennent des mesures permettant de résoudre le problème», peste un père de famille, Saïd Abdou, avant de pointer du doigt ceux qui ont légué la gestion à la société d’Etat.
200 litres de gasoil par semaine
Interpelé suite à cette crise d’eau qui sévit au nord de Ngazidja, le département de communication de la Sonede reste sourd à nos interrogations. De l’autre côté, une autre source au sein du ministère de l’Eau a confirmé, sous l’anonymat, qu’il n’y a aucune panne technique dans la région de Mitsamihuli.
«Nous ne déplorons aucun problème technique ni au niveau de la distribution ni au niveau de la production. D’ailleurs, cette situation nous préoccupe. Nous n’étions pas informés que la pompe, le réseau ou le groupe électrique soient tombés en panne.
Peut-être que l’achat des 200 litres de gasoil par semaine pose problème à nouveau», nous confie-t-elle. Un employé proche de la cogestion du Gige et de la Sonede, qui préfère, lui aussi, garder l’anonymat, accepte de nous expliquer la cause de cette pénurie d’eau.
Selon lui, «un manque de gasoil» est à l’origine de cette pénurie qui dure un peu plus d’un mois. «Maintenant, il revient à la Sonede de nous fournir du gasoil pour pouvoir démarrer le groupe électrogène. Nous ne pouvons pas pomper de l’eau sans courant. Le moteur initial nécessitait 80 litres de gasoil pour deux jours», indique cet employé. Il profite de cette occasion pour dénoncer un mois de salaire impayé.
Indifférence de la Sonede ?
A rappeler que les problèmes d’eau que traverse la région de Mitsamihuli, après l’implication de la Sonede dans la gestion de l’eau, deviennent monnaie courante. La distribution d’eau dans une partie de la région de Hambu et à Mbeni ne rassure plus les localités qui ont, à la base, investi pour une production et une distribution régulières de l’eau dans ces régions. Pourquoi tant de soucis quand la Sonede s’en mêle ?