C’est une décision qui tombe au mauvais moment. Après la flambée des prix de certains produits de première nécessité, les consommateurs doivent encore une fois supporter les nouveaux tarifs du data, publiés par l’Anrtic. Selon le document, en date du 2 juillet dernier, le Megaoctet ne peut être vendu au-dessous de 0.30 francs, pour les offres groupées : celles qui comprennent des minutes d’appel et des Sms (ou Short message service).
Par contre, dans l’offre purement data, le régulateur a retenu 0.50 fc, comme plancher. Si dans les faits, elle n’est pas encore entrée en vigueur, la mesure soulève déjà la controverse. Non seulement, elle a entrainé une baisse du nombre de sms, des heures d’appel et du nombre des Gb, mais elle a, par ailleurs, entrainé la disparition de certaines offres, notamment, l’illimité de Comores Télécom.
Suppression de l’illimité
Et comme toujours, dès que les tarifs des télécoms connaissent un chamboulement, tous les yeux se tournent automatiquement vers l’Autorité nationale de régulation des Tics, laquelle a tenu à apporter des éclaircissements sur le sujet. En effet, et-ce d’après le directeur technique de l’Anrtic, la décision de réguler la data n’a rien d’une surprise. «Telco et Comores Télécom ont été conscients qu’à un moment où un autre, nous serions appelés à réguler les offres data.
Ils se plaignaient mêmes des retards observés pendant les travaux préliminaires. Pour les prix arrêtés, ils ont été fixés après des multiples consultations et échanges entre l’Anrtic et ces opérateurs afin de ne pas léser le citoyen», a clarifié Taoufik Mbae soulignant au passage, que c’est la première fois depuis l’ouverture du marché à la concurrence, que les datas se voient régulées.
Le régulateur, a poursuivi Taoufik Mbae, voulait juste encadrer. «Car ils ne vous le diront peut-être jamais, mais dans la plupart des packages proposés, les opérateurs vendent le data à des prix plus que dérisoires. Plus de 70% du montant sont affectés dans les minutes d’appels, que personne n’arrive à épuiser avant la fin de la validité. Au lieu de rééquilibrer et vous offrir plus de datas, ils gardent le même rythme. Les consommateurs auront donc l’impression que les tarifs sont augmentés, ce qui est faux», s’est défendu le directeur technique, dans un entretien accordé hier à Al-watwan.
A propos de la suppression de l’illimité de l’opérateur historique, notre interlocuteur s’est expliqué : «A chaque fois, on tirait la sonnette d’alarme sur la non-conformité de cette offre. Les responsables de Comores Télécom répliquaient que tant que la data ne sera pas encadrée, ils continueront à la proposer. Maintenant, ils sont tenus de se soumettre». Mais pour les associations de défense des droits de consommateurs, telles l’Association comorienne des technologies de l’information et de la communication, il s’agit «d’un recul» des acquis liés à la concurrence. Le bureau de l’Actic dans un communiqué publié hier, a annoncé son intention de vouloir attaquer devant la justice la décision du régulateur.