Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a signé un décret, le mardi 17 janvier, pour confirmer les onze personnalités qui composent le nouveau Conseil national de la presse et l’audiovisuel (Cnpa). Cette institution a pour principale mission de réguler et développer la presse et la communication. Dans l’exercice de ses missions, le Cnpa doit œuvrer pour garantir la liberté d’expression et d’information et aussi instaurer un paysage médiatique diversifié, à savoir le pluralisme de l’information.
Dans cette démarche, le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel doit «favoriser un paysage médiatique pluraliste, diversifié et équilibré qui consacre des valeurs de liberté de justice et de lutte contre toutes les formes de discrimination», selon le code de l’informationtoujours selon le même code, le Cnpa doit également «promouvoir la presse et le secteur audiovisuel national public et privé».
Le droit à l’information n’est pas pleinement observé
L’institution est aussi appelée à assurer un arbitrage à l’amiable en cas de conflits relatifs à la liberté d’expression ou de conscience qui pourrait surgir entre l’entreprise et le journaliste. Elle est en outre amenée à statuer sur des litiges en matière de droit de réponse et à formuler des recommandations relatives aux réformes à caractères législatifs ou réglementaires qui sont requises du fait des développements technologique, économique, social et culturel.
Interrogé sur la manière de remplir cette mission de régulation, le journaliste et ancien conseillé du Cnpa, Kamal Eddine Saindou a déclaré que «la mission est complexe, bien que la nouvelle équipe hérite de meilleures conditions que la précédente, malgré les contraintes liées à une dégradation évidente du paysage médiatique par un mauvais usage des réseaux sociaux». Ces meilleures conditions sont d’ordre matériel, un siège officiel, un matériel bureautique, l’essentiel de l’équipement technique du monitoring, le cœur de la régulation, des moyens d’acquisition du logiciel qui le rendra opérationnel et le nouveau code de l’information amélioré et adapté aux enjeux du moment.
Malgré cet avantage lié au siège et à l’équipement, l’ancien conseiller estime que ce rôle de régulateur est difficile dans la mesure où il faut apporter des réponses à plusieurs points, entre autres, «comment gérer la liberté d’expression et le droit à l’information, comment avoir accès à une information de qualité, comment répondre à la question des critères requises pour avoir le titre de journaliste». Selon Saindou Kamal-Eddine le contexte économique lié à la cherté du papier et du coup de l’impression font que l’accès à la presse n’est pas à la portée de tous.
De son avis, le droit à l’information n’est pas pleinement observé au point de se demander si le maximum des Comoriens est réellement informé ou si la radio nationale est captée dans tous les coins du territoire national. Quant à la question de l’attribution du titre de journaliste, le conseiller fait allusion aux réelles critères qui définissent le journaliste comorien, l’entreprise qui l’emploi, revenues, ses cotisations.