Les travaux de réhabilitation de la RN3, reliant Mtsangadju ya Dimani à Bandamadji la Domba, « avancent à grands pas, dans le strict respect des normes », à en croire Khaled Tayem, contrôleur au sein du bureau d’études tunisien Uni Conseil, chargé du suivi et de l’évaluation du chantier. Financé par la Banque mondiale à hauteur de plus de 3 milliards de francs comoriens dans le cadre du programme post-Kenneth, l’ouvrage devrait être livré prochainement.Long de 7 km, ce projet stratégique comprend 27 ouvrages d’art, essentiellement de petits ponts, dont un de grande envergure. Selon Khaled Tayem, la quasi-totalité des ouvrages est achevée, à l’exception d’un seul encore en construction. Sur le terrain, les travaux de la chaussée enregistrent également des progrès significatifs. D’après l’ingénieur tunisien, la couche de fondation, qui couvre l’ensemble du tracé, est déjà finalisée. La pose de la couche de base est en cours, avec un taux d’avancement estimé à 70 %. Quant à la couche de roulement, réalisée en enrobé, elle a débuté il y a quelques jours : plus de 500 mètres linéaires ont d’ores et déjà été posés.
Une étude hydraulique et écologique approfondie
«Ce qui est remarquable ici, c’est la rigueur avec laquelle les travaux sont exécutés, dans un strict respect des normes et sans aucun dépassement», souligne Khaled Tayem. Une attention particulière a été portée aux zones inondables, notamment entre les points kilométriques 1+240 et 1+680. «Grâce aux études de terrain menées en amont, notamment durant la saison des pluies, nous avons opté pour une chaussée en béton, plus résistante aux intempéries». Il en est de même à Pidjani, où la pente marquée et le trafic dense nécessitent une solution durable, fait-il savoir.Le projet a également bénéficié d’une étude hydraulique et écologique approfondie. Tous les bassins versants ont été identifiés, et les infrastructures ont été dimensionnées pour permettre l’écoulement des eaux en cas de fortes précipitations. «L’ensemble des ouvrages a été adapté aux réalités du terrain», assure-t-il. « La Banque mondiale, principal partenaire financier du pays, s’est dite satisfaite de l’avancement du chantier», indique Khaled Tayem. Une délégation de l’institution a visité les lieux la semaine dernière pour constater l’état d’avancement des travaux.
Le tronçon actuellement en travaux s’inscrit dans un projet plus vaste reliant Mtsangadju à Fumbuni, en traversant plusieurs localités, notamment Pidjani, Bandamadji, Mohoro et Nyumadzaha. Quant à la portion Bandamadji–Fumbuni, les travaux devraient être confiés à la même entreprise et au même bureau d’études. Les démarches administratives sont en cours, et un démarrage est prévu dans les mois à venir, selon notre interlocuteur.À l’approche de la réception provisoire de l’ouvrage, M. Tayem appelle les autorités comoriennes à «prévoir un plan d’entretien régulier», afin d’assurer la pérennité de cette infrastructure vitale pour le développement de la région.