Le tronçon de route reliant Moroni-Fumbuni devrait être inaugurée d’ici le mois de mai prochain si l’on s’en tient aux termes du contrat signé entre le gouvernement comorien et le groupe Eiffage chargé d’exécuter les travaux. L’entreprise française s’était en effet engagée, lors de la cérémonie de la pose pierre organisée à Mde ya Bambao, au mois d’octobre 2018, à remettre une route enrobée au bout de 19 mois.
Toutefois, force est de constater que 14 mois plus tard tout tourne au ralenti. Donc la promesse semble plus qu’intenable. Ce qui a ouvert la voie à de nombreuses spéculations. Certains moins informés parlent d’absence de matériels et problèmes de financement. La population qui prend son mal en patience semble parfois perdre espoir. Concernant toutes ces rumeurs, le directeur général des Routes et transport routier vient d’en couper court. Dans un entretien accordé à Al-watwan, avant-hier mardi, Said Housseine a balayé d’un revers de la main ces motifs évoqués urbi et orbi.
Une durée de vie de
30 ans au minimum
Selon lui, la vraie raison des retards observés à la fois au niveau de Ngazidja et Ndzuani est d’ordre technique. «La décision de revoir la structure de la chaussée en est la principale cause des retards que nous accusons. Il a été constaté que les matériaux destinés aux chaussées n’étaient pas adaptés. Tous les acteurs sont unanimes là-dessus. Voilà le motif», a-t-il fait savoir.
Le gouvernement devrait faire le choix entre ces variantes pour la construction des chaussées : Le litho-stabilisé et le sol-ciment dosé à 3.5%. L’évaluation de ces deux matériaux a été menée par un expert au mois de décembre. Ce géotechnicien a effectué les essais pendant 20 jours au niveau de la RN2 et la RN23 actuellement en plein chantier. En attendant le mot de la Banque africaine, la partie comorienne compte opter pour le sol-ciment à Ngazidja, à en croire Said Housseine.
A Ndzuani où l’entreprise Eiffage s’est vue aussi confier le marché pour la réfection de la route RN23 reliant Sima à Moya, ça sera la variante le litho-stabilisé. Ce n’est qu’un souhait, a-t-il tenu à préciser. «Les résultats des essais sont envoyés à la Banque africaine de développement, pour avis. Nous proposons et le bailleur confirme ou infirme. Nous attendons donc sa réponse. Il ne reste plus que cette étape. Et le train se mettra en marche. Donc les chaussées pourront commencer, les travaux d’assainissements aussi peuvent continuer», a promis le directeur des routes.
Parmi les avantages de ces nouvelles variantes, les chaussées une fois achevées, auront une durée de vie de 30 ans au minimum. La modification de la chaussée est-elle la seule raison à l’origine des dix mois de retards qu’accusent les travaux ? Quid de l’indisponibilité de fonds liée au renoncement de l’Union européenne qui, initialement, se disait prête à assure le financement à hauteur de 40% comme seconde raison des retards ? «Seule le changement de la structure de chaussée a causé ces bouleversements. Rien de plus», a rétorqué Saïd Housseine, avant de reconnaitre que l’Etat comorien et la Banque africaine de développement ont eu des discussions au termes desquelles la Banque panafricaine a accepté de financer à lui seul les travaux dont le coût total est évalué à 10 milliards francs. Pour combien de temps, étant donné que le délai de 19 mois est intenable ? « Nous ne ferons que compenser le temps perdu dans le contrat», a répondu le directeur des routes et transport routier.