Ici les ouvriers coulent les premières tonnes de béton armé de ce tronçon connectant le principal marché du pays à l’artère principale longeant la corniche. Les études faites en amont par l’entreprise China Geo font que le revêtement de cette jonction en béton est le mieux adapté aux circonstances du lieu. Ainsi, plusieurs centaines des milliers de tonnes de sable, graviers et de ciments vont y être coulées. Ce sont presque 700 m de route d’une largeur de 6 m dont le dosage est à 300 pour 15 cm d’épaisseur, détaille un responsable du chantier. « Nous progressons de 40 à 50 m en une journée en alternant coulage de béton un jour et ferraillage le jour suivant », a-t-on indiqué. Ce responsable dit être convaincu que le délai de quatre mois pour livrer l’ouvrage dans sa totalité sera respecté au moment où, d’après-lui, ils ont anticipé sur les travaux de terrassement qui bouffent généralement le gros du temps. Pour sa part, Ramaneteka Halifa, ingénieur et contrôleur des travaux au ministère de la de l’Aménagement du territoire, a rassuré lui aussi sur le respect du cahier de charges par l’entreprise exécutant les travaux. «L’entreprise respecte le cahier de charges comme ça été convenu avec le ministère. Seulement, il faut savoir que le cahier de charges et le travail sur le terrain est un peu diffèrent. Ne serait-ce que le fait qu’il y ait des donnés qui sont dans le cahier de charges et qu’une fois sur le terrain, elles changent ; bien qu’il fasse toujours chercher des approches», a-t-il expliqué.
Conduire de gros travaux dans un lieu grouille de monde comme le marché de Volo-volo demande une telle expérience. Ce qui n’est pas toujours évident. Si Zouhardine, vendeur de produit cosmétique à Volo-volo, dit n’avoir constaté aucune incidence depuis le démarrage du chantier et que vendeurs et ouvriers s’entendent mieux, Ramaneteka Halifa quant à lui avance le contraire.
«Les travaux sont en parfaite évolution, Dieu merci. Mais, l’on note quelques petites difficultés concernant la sécurité. Comme vous le voyez, au moment où l’on commence à travailler, les gens ne cesse de faire des vas-et-viens. Ce qui ne permet pas à l’accélération des travaux», a-t-il fait savoir. Une entrave qui peut dès fois engendrer quelques accrochages sans conséquence comme en témoigne un traducteur malgache du chef du chantier qui est un chinois. «Parfois, des passants tentent de forcer le passage au moment où nous travaillons. On les stoppe. Ce qui provoque, dès fois, des chamailleries», a-t-il indiqué acceptant toutefois que «c’est un peu compréhensif, car certains veulent travailler eux aussi. Croiser les bras ne serait-ce qu’un moment n’est pas facile».
L’impact de cette infrastructure stratégique est sans commune mesure, eu égard aux milliers des personnes fréquentant par jour Volo-volo. Et cela sans compter le fait que le quartier «Sans-fil» devienne, au fil des ans, exclusivement commercial. «Nous apprécions bien les travaux qui se font ici. Ça ne nous gêne pas, bien qu’on soit un peu coincé et qu’on n’ait pas un endroit où s’asseoir. Cela étant, l’aménagement de la route nous rend plus heureuses. Parce que porter des poissons à partir de la Ma-Mwe (aujourd’hui Sonelec, Ndlr) vers ici ou de la Meck vers le marché est une épreuve difficile», se réjoui Halima Mchinda, vendeuse de poisson à Volo-volo, demandant qu’on leur trouve un point fixe. «Nous avons souffert énormément avec l’absence d’une route digne. Maintenant, on espère oublier cette galère et que dorénavant les voitures peuvent nous déposer ici», ajoute-elle.
Et Zouhardine de raconter les difficultés rencontrées par les vendeurs avant les travaux, notamment les déchets ménagers qu’on déposait dans ce principal marcher de la capitale. "Maintenant, on en est fini avec les cailloux et l’insalubrité. La route est en train d’être aménagée à partir de l’entrée de la Ma-mwe jusqu’à l’autre côté de Comores Télécom. C’est donc la joie, car on avait perdu tout espoir", jubile-t-il, montrant toutefois qu’il est loin d’oublier les souffrances endurées surtout en période de forte pluie. "Il y avait de la boue un peu partout, conséquences : des détritus jetés sur la route et ordures ménagers déposés à volo-volo. C’était invivable parce que ça sentait l’odeur nauséabonde. Il y avait tellement de déchets qui formaient une montagne ici. Maintenant, le dépotoir sauvage va disparaître et l’eau de la pluie emportera tout vers la mer", a-t-il fait savoir.L’aménagement des voies du quartier Oasis, Volo-volo et Sans-Fil entre dans le cadre d’un vaste programme du gouvernement visant à réhabiliter les voiries de la capitale et des grandes villes du pays. Le gouvernement a déjà engagé les travaux préliminaires des autres tronçons des quartiers sud de la capitale.
M.Mbae