L’Inspection générale du travail (dont le bâtiment est en état de délabrement avancé) faisait face à toutes les difficultés du monde pour répondre à ses obligations surtout pendant la saison des pluies. Cependant, depuis le 1er décembre, le bâtiment est devenu infréquentable et le service en sursis à cause des travaux de réhabilitation du vieux bâtiment.
Ce projet qui permettra de réhabiliter les toitures qui fuitent devrait, à première vue, procurer un sentiment de soulagement à l’inspecteur. Mais cela n’est pas le cas. Aucune solution palliative n’a été obtenue en avance par le ministère pour faciliter la continuité du service public. Depuis l’évacuation des lieux, Nourdine Madjid n’a de cesse de répéter à ses interlocuteurs qui sont des employés en conflit avec leurs employeurs ou carrément licenciés: «Nous ne recevons plus de gens, malheureusement, nous ne pouvons pas nous occuper de votre cas».
Ces réponses qui deviennent son leitmotiv mettent l’inspecteur dans une situation délicate au point de pousser certains demandeurs du service à se rendre directement devant le juge chargé du tribunal du travail. Avec une moyenne de dix appels par jour, l’inspecteur oriente les demandeurs au palais de justice de Moroni. «Peut-être, le juge va trouver une solution à leur problème car nous ne pouvons rien faire. Nous n’avons pas la possibilité d’effectuer les entretiens n’en parlons pas effectuer un procès-verbal d’un cas» dira l’inspecteur.
Pas de locaux pour abriter provisoirement l’inspection
De son avis, l’unique responsable du désagrément que rencontrent les employés en quête des services de l’inspection serait le ministère. «Avant de nous faire quitter les lieux, il aurait dû nous trouver un endroit pour travailler temporairement, mais cela n’a pas été fait, par conséquent, les usagers souffrent» renchérit-il.
Pour se dédouaner de ces accusations proférées par l’inspecteur du travail, la secrétaire générale du ministère du Travail et de l’emploi, Zaharia Aboubacar, soutient que la situation a été dramatisée.
«Certes, le bâtiment est en cours de réhabilitation, le ministère n’a pas suffisamment la capacité d’ accueillir tout le monde et d’ assurer la continuité des services, nous avons envisagé plusieurs solutions dont la location de bureaux», dit-elle.
A en croire la secrétaire générale, cette idée de procéder à une location de bureaux n’a pas été poussée par peur de tomber dans des créances de loyer. «Nous nous sommes rapprochés des autres départements ministériels pour un hébergement temporaire. Le ministère des Postes et Télécommunications a des bureaux vacants, nous sommes en train de formaliser la demande afin de pouvoir y installer les services de l’inspection pendant la durée des travaux». Interrogée sur cette durée des travaux, la secrétaire générale évoque une échéance maximum de quatre à cinq mois.