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Réhabilitation du réseau-Nord de Ngazidja I Une centaine d’arbres abattus au péril de l’environnement

Réhabilitation du réseau-Nord de Ngazidja I Une centaine d’arbres abattus au péril de l’environnement

Société | -   Nazir Nazi

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La réhabilitation du réseau électrique de la Sonelec par le projet Pasec n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Un projet qui se classe de la catégorie 2 car l’impact environnemental n’a pas été pris en compte.

 

Traverser à pied de Djomani à Mitsamihuli au nord de Nazidja est devenu un calvaire depuis quelques semaines. Les arbres qui, jadis ombrageaient le secteur, ne sont plus qu’un lointain souvenir. Ils laissent désormais le soleil luire sans encombre avec tous les désagréments qui s’accompagnent pour les piétons qui prennent ce trajet.
Plus de cent arbres sont déjà abattus. Un déboisement effectué dans le but de réhabiliter le réseau électrique par le Projet d’appui au secteur de l’énergie aux Comores (Pasec). Pourtant, les défenseurs de la biodiversité ont toujours insisté sur l’importance des arbres dans la mesure où les grandes quantités d’énergie absorbées par les arbres agissent pour stimuler les courants dans l’air qui augmentent la production des précipitations.


Face à ce dilemme, choisir entre énergie et environnement, le coordinateur du projet, Zababi Msaidie, tient à classer son projet en catégorie 2. “L’impact environnemental n’a pas été au centre du projet de réhabilitation de la ligne existante par renforcement. Ce qui signifie que l’impact environnemental n’est pas vraiment grave. Parce qu’on ne fait que suivre la ligne existante en remplaçant les câbles”, s’explique-t-il.  
Et au cours de l’exécution du projet, il reconnait que des déviations s’imposent à cause des arbres et des habitations situés proches du passage des lignes électriques existantes. A l’entendre, dans certaines zones, il a été impossible de dévier par rapport aux habitations et on se sert de câbles isolés. “C’est à partir de là où l’idée de se débarrasser des arbres a vu le jour et même des habitations proches du réseau posaient problème également. Nous avons toutefois dévié pour le maximum de cas afin de ne pas couper les arbres. Dans le cas échéant, nous coupons les arbres si les techniciens estimaient une possible instabilité de la distribution électrique”, regrette le coordinateur du projet. 

Récompenser par reboisement

Bien que le cas de l’abattage par le projet Pasec ne touche pas directement le parc marin Mitsamihuli-Ndrude, le mobilisateur communautaire au sein dudit parc, Anrifiddine Ousseni, estime que la solution adéquate pour récompenser est le reboisement. “Il faut qu’ils cherchent quelque part pour implanter d’autres arbres.  L’abattage des arbres supprime des habitats naturels et menace gravement la flore et la faune présente. Il peut conduire à la réduction de la biodiversité. Les arbres absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère pour aider à réguler l’effet naturel de serre”, explique-t-il.


Selon ce défenseur de l’environnement, les régions déboisées peuvent devenir plus sèches en raison de la perte de végétation. A mesure que la région de déboisement augmente, l’impact sur le climat se fait ressentir plus fortement. “Dans une telle zone littorale, on pourrait s’attendre à des érosions. Pour une période de pluies abondantes, tout sera acheminé vers la mer sans exception. Toutefois, il ne s’agit pas d’une très grande déforestation. La rareté des pluies peut être évoquée “, pense-t-il. Il y a lieu de se demander si le projet ne va pas dans le sens opposé de la politique du gouvernement en matière développement durable. 

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