Le réseau des femmes leaders africaines envisage d’ouvrir une antenne aux Comores. Il s’agit d’une association africaine, reconnue par les Nations unies, créée en 2017, et qui œuvre pour la promotion du leadership des femmes en Afrique vers une paix et un développement durables. Le projet de mise en place a fait l’objet d’une séance de consultations ayant réuni 150 femmes à Mutsamudu, lundi dernier.
Il était question de recueillir diverses informations autour de leur blocage dans la vie, tant au niveau socio-économique que politique. La religion, le manque de formation et d’information, notamment. La directrice régionale de la promotion du genre, Sittina-Echat Salim, membre du réseau, a souligné l’importance de cette première consultation pour les femmes. Elle a mis en avant les opportunités qu’offrira ce réseau, tout en évoquant ses défis. « Nous avons réuni 150 femmes pour découvrir un réseau africain de femmes leaders dénommé Réseau des femmes africaines leaders et en anglais Africanwomen leader network (Awln). Nous voulons la création de son équivalent aux Comores.
Les recommandations issues de cette consultation se traduiront en projets pour relancer et soutenir la femme dans nos communautés. Ce réseau permettra de former les femmes dans des domaines comme la communication et le leadership. Pourtant, la coutume, le manque d’information, de formation et la gestion des finances restent des freins majeurs », a-t-elle déclaré.Femme politique, Fatima Saidali a insisté sur la nécessité d’identifier les priorités urgentes de chaque communauté et de proposer des solutions concrètes. «La chance qu’offre ce réseau doit être saisie pour conjuguer nos efforts et travailler ensemble, que ce soit dans la vie politique, l’entrepreneuriat ou la mobilisation sociale. L’autonomisation économique reste un point fort à développer», a-t-elle dit.
«La cause des femmes»
De son côté, Hissani Ahamadi, une autre femme politique et commerçante à Domoni, a appelé à une implication des femmes dans la vie politique et économique. « Ce que nous défendons, c’est l’égalité. Les femmes doivent être au premier plan pour défendre leurs droits et prôner le changement. Si j’avais fait de longues études, j’aurais marqué l’histoire, tant dans la politique, que dans l’entrepreneuriat en passant par le social», a-t-elle déclaré.
Pour Fatima Ahmed, cette consultation fait son quotidien de militante. « Mon objectif quotidien dans les associations au sein desquelles je milite est que chaque femme puisse subvenir à ses besoins. Je défends particulièrement la cause des femmes victimes de violences basées sur le genre. Aujourd’hui, beaucoup de femmes n’ont pas d’emploi. Cela entrave leur épanouissement, et les politiques publiques ne font pas assez dans ce sens», a-t-elle soutenu.
Quant à la maire de la commune de Vouani, Saidou Brahim Sahada, il est essentiel que les femmes se mobilisent et se soutiennent. «Nous sommes venues plaider pour la cause des femmes, qu’il s’agisse de politique, d’entrepreneuriat ou de questions sociales. Durant ma carrière, j’ai appris de nombreuses leçons. La première, c’est de se lancer et de ne jamais abandonner. Aujourd’hui, nous sommes capables de réaliser ce que la plupart des hommes peuvent faire. Or en politique, les femmes sont négligées », a-t-elle soutenu.Cette dernière vise des objectifs politiques ambitieux, malgré les défis. « J’envisage de devenir gouverneure de l’île. Avec de la sensibilisation et du soutien, les femmes peuvent accomplir beaucoup de choses cruciales », a-t-elle assuré.