logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Said Abdou Salime, plus de trente ans au service de l’administration

Said Abdou Salime, plus de trente ans au service de l’administration

Société | -   A.S. Kemba

image article une
L’homme a été au cœur des réflexions des grandes matrices de développement du pays. De la première note technique de l’Ippte (Initiative des pays pauvres très endettés) en 1996 à l’élaboration du Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (Dscrp) en 2003, au Plan Comores Emergent (Pce) en 2019 en passant par l’Etude diagnostique sur l’intégration commerciale (Edic) en 2014 qui a abouti, dix ans plus tard, à l’adhésion des Comores à l’Omc en 2024.

 

La disparition de Said Abdou Salime laissera un vide immense dans l’administration publique qui vient de perdre l’un de ses grands serviteurs. L’ancien secrétaire général du ministère de l’Economie, de nature discrète, avait dédié toute sa vie à son pays et restait, jusqu’ici, un cadre respecté en raison de l’expérience acquise et des connaissances mises au service du développement du pays.


Arrivé au pays au début des années 1990 après un long séjour en France où il décroche un diplôme d’études approfondies (Dea) en Economie, Said Abdou Salime intègre le ministère de l’Economie sous la présidence du feu président Mohamed Taki Abdoulkarim en qualité de secrétaire général. Il sera l’un des rédacteurs de la première note technique demandée à notre pays par les institutions de Brettons Woods dans le cadre du lancement en 1996 de l’Initiative des pays pauvres très endettés (Ippte) en vue de l’effacement de la dette extérieure des Comores.


Le technicien, reconduit dans ses fonctions, jouera ensuite un rôle clé dans l’élaboration du Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (Dscrp) qui servira de cadre dans la mise en œuvre, à partir de 2003, des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) validés en l’an 2000 à l’occasion du Sommet du Millénaire à New York. Il travaillera aussi pour le retour du Fmi et de la Banque mondiale en 2005 après la double crise séparatiste et institutionnelle. Il participera à l’élaboration du plan d’adaptation des Odd (Objectifs de développement durable) aux stratégies nationales de développement.

En 2007, il fera partie des cadres qui élaboreront la demande officielle d’adhésion des Comores à l’Organisation mondiale du commerce (Omc). Deux ans plus tard, il sera coordinateur du projet Cadre intégré renforcé (CIR), un programme d’assistance mis en place pour accompagner les Pays les moins avancés (Pma) à mieux s’intégrer dans le système commercial multilatéral. D’innombrables réformes (douanes, impôts, commerce, tourisme) seront menées.

Un acteur technique clé de la Cpad

Divers programmes seront engagés dans de nombreux secteurs à partir de 2010 pour accompagner le pays à répondre d’abord aux critères d’intégration économique dans des organisations comme le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc), plus tard la Zone de Libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en 2021 et l’Organisation mondiale du commerce (Omc) en 2024 suite à d’innombrables programmes soutenus en grande partie par l’Union européenne.


Rédacteur principal, en 2014, de l’Etude diagnostique sur l’intégration commerciale (Edic), Said Abdou Salime a été l’un des catalyseurs des actions transversales, notamment la stratégie de compétitivité des produits de rente (Vanille, girofle, ylang ylang), laquelle a abouti à la création en 2016 de l’Office national de la vanille (Onav) et plus tard de l’Office comorien des produits de rente (Ocpr) grâce à des programmes propres soutenus par le Centre du commerce international (Cci) ayant son siège à Genève en Suisse. Après la fin du projet Cadre intègre renforcé (Cir) Said Abdou Salime fera son retour à son ministère d’origine.

Les dernières œuvres de l’ancien secrétaire général du ministère de l’Economie sont le pilotage des travaux techniques de la Conférence des partenaires au développement (Cpad), de l’élaboration du Plan Comores Emergent (Pce) en 2019 et de l’Etude sur l’impact socio-économique de la Covid-19 réalisée en 2021 par l’Institut national des statistiques et des études économiques et démographiques (Inseed). Mais, de Said Abdou Salime, l’on retiendra du travail acharné pour l’adhésion des Comores à l’organisation mondiale du commerce (Omc) en février 2024 à Abu Dhabi aux Emirats arabes unis.

Commentaires