Les enseignants et d’autres agents de la fonction publique (Fop) poursuivent leurs contrôles physiques et perçoivent leurs chèques de paiement du mois de mai au trésor public. Depuis le mardi 30 mai, ils font des navettes entre les établissements où ils travaillent, leurs circonscriptions pédagogiques régionales (Cipr) respectives et la trésorerie générale.
La quasi-totalité des agents que nous avions rencontrés le mercredi 31 mai au matin ont dénoncé cette initiative et remis en cause le fonctionnement de la direction générale de la fonction publique, avec « ses systèmes des contrôles qui n’aboutissent à rien ». « Aucun rapport des divers contrôles physiques réalisés ses derniers temps n’est rendu public », a affirmé un haut cadre de l’Education nationale, qui a requis l’anonymat.
« Un vrai contrôle digne devrait débuter au ministère de la Fonction publique, car il n’arrive pas à assimiler les bilans des contrôles réalisés, ni à assurer surtout la gestion du personnel enseignant. Il est difficile d’admette que le dernier contrôle physique réalisé fait état de 900 agents fantômes, mais que les victimes demeurent ceux qui exercent encore au quotidien », a-t-il conclu.
Selon Assafi Mohamed Mkandzilé, directeur de l’école technique de Mkazi, lui et ses enseignants ne sont pas inclus dans les listes des enseignants, même s’ils possèdent tous les documents administratifs nécessaires pour prouver leur régularité.
Le directeur général du collège rural de Nyumadzaha Ya Bambao, Mohamed Hassani, a quant à lui passé deux journées à faire des allers-retours sans pouvoir résoudre sa situation. « Je travaille depuis plus de 20 ans au collège de Nyumadzaha, où je suis directeur. Je suis inscrit sur les listes des enseignants du lycée de Mitsamihuli. Je devrais m’y rendre pour passer le contrôle physique», s’est-il inquiété.
« À quelques semaines de la fin de l’année scolaire et des examens nationaux, un système de contrôle physique a été mis en place, nous empêchant d’enseigner», s’est préoccupée Mzé Fadhuilat, enseignante de français au collège de Vouvouni, qui a du revenir encore ce matin, pour la troisième fois, dans l’espoir de pouvoir finaliser son contrôle et récupérer son chèque postal.
Le secrétaire général de l’Intersyndicale des enseignants, Moussa Mfoungouliye, nous a affirmé la veille que « ce mode de contrôle et de paiement n’est pas favorable aux élèves, car certains enseignants devront consacrer trois à quatre jours supplémentaires pour finaliser les procédures et obtenir leur chèque, pendant que les élèves rateront encore des cours, alors que nous sommes en fin d’année ».
L’inspecteur général de l’Éducation, Moussa Abdallah Moumine, a toutefois affirmé que « les dispositions nécessaires ont été prises afin d’éviter cela ».Alors que nous interviewions les agents, le directeur général de la fonction publique, Omar Chehani, est passé sur les lieux. Il a refusé de répondre à nos questions.
Par H. Ali avec F. Faissoil