Le mystère plane sur les causes du décès, samedi 14 septembre, du jeune Ahmed Abdou alias « Fano », auteur, la veille, de la tentative d’assassinat du chef de l’Etat, Azali Assoumani. Au-delà des dénonciations quasi unanimes de son forfait, des voix, dans l’opinion, s’élèvent pour exprimer leur incompréhension après l’annonce de son décès jusqu’ici inexpliqué et qui, d’ailleurs, ne facilite pas le déroulement de l’enquête sur l’agression contre le chef de l’Etat.
Le corps du jeune militaire Ahmed Abdou a été remis à sa famille dans la même matinée du samedi 14 septembre. Les obsèques ont eu lieu dans sa localité natale de de Salimani ya Itsandra. Notables, jeunes et moins jeunes ont pris part aux funérailles.
La nature des circonstances des évènements
L’annonce de son décès a suscité stupéfaction parmi les habitants de la localité encore sous le choc de la tentative d’assassinat du président de la République. La famille du jeune militaire défunt a refusé de faire le moindre commentaire, soulignant la nécessité de faire son deuil avant toute chose. Le cortège funèbre a quitté le domicile familial jusqu’au cimetière dans un silence religieux conformément aux rites habituels.
Au cimetière, le prédicateur, Saïd Mohamed Harouna, originaire de la localité, a appelé au respect des rites religieux imposés aux morts et à s’abstenir de tout commentaire. «Respectons les rites funéraires, évitez les rumeurs, concentrons-nous sur l’essentiel réservé aux morts et laissons Dieu faire son jugement, ne vous fiez pas des commentaires qui pullulent sur les réseaux sociaux, ayons un sens élevé de la responsabilité, Dieu seul sait ce qui s’est passé, ne commentons pas ce dont nous ne savons pas», a-t-il souligné avant la séance rituelle d’inhumation du corps.
Le jeune Ahmed Abdou a été retrouvé mort dans sa cellule d’isolement, selon la version livrée par le procureur de la République, soit quelques heures après avoir été maîtrisé par la Garde rapprochée du président et remis aux enquêteurs chargés d’élucider les raisons qui l’ont poussé à attenter sur la vie du chef de l’État. Le militaire qui était en permission n’avait pas regagné son poste le 12 septembre. Il n’a pas été auditionné par les enquêteurs, selon toujours le chef du parquet Ali Mohamed Djounaid. Ce dernier a annoncé l’ouverture d’une double enquête.