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Salon de coiffure I Tailler l’avenir, mèche après mèche

Salon de coiffure I Tailler l’avenir, mèche après mèche

Société | -   Djaaffar Ahamed

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Dans un contexte où tous n’ont pas la possibilité de poursuivre de longues études, la coiffure s’impose comme un métier porteur. Ali M’madi Mnamdji, plus connu sous le nom de Gwagwa, en est un exemple marquant. Depuis plusieurs années, il forme des jeunes, parfois plus d’une vingtaine par an, à la théorie et à la pratique de la coiffure. Plus de cent d’entre eux ont déjà bénéficié de son savoir-faire. Pour lui, la coiffure n’est pas qu’un gagne-pain. «Avec ce travail, je connais beaucoup de gens. Il est plus important que l’argent», confie-t-il, affirmant avoir fait un pacte devant Dieu pour contribuer à réduire le chômage. Ses efforts sont entièrement tournés vers la réussite de ses apprentis, sans en tirer un profit personnel, assure-t-il.


Le métier connaît toutefois des variations saisonnières. Les périodes de forte demande se situent notamment en juin, août et décembre, ou encore lors des mariages et des fêtes de l’Eid. Les mois de janvier, février et mars enregistrent, eux, moins de clients. Gwagwa évoque également des difficultés persistantes notamment la pénurie d’eau, le coût élevé des produits, et les conditions de travail éprouvantes. Malgré tout, sa passion et sa patience l’ont aidé à faire prospérer son entreprise et à assurer l’avenir de nombreux jeunes. Pour Idris Youssouf, jeune bachelier et père de famille, la coiffure est une activité rentable et valorisante, même si certains la perçoivent comme un métier «de ratés». Il affirme pouvoir gagner environ 30. 000 francs par jour en période ordinaire, et jusqu’à 37 000 francs lors des mois de mariage ou de fêtes.

Des revenus stables et une dignité retrouvée

Entouré de quatre jeunes collaborateurs, il espère un jour ouvrir un grand salon et transmettre ce savoir-faire à la génération suivante, malgré le manque de soutien.
D’autres, comme Alain Coiffure, insistent sur la valeur universelle de ce métier, considéré comme un véritable «or» dans certains pays développés. Cependant, les délestages électriques freinent leur activité et constituent un obstacle majeur.

Alain Coiffure appelle ainsi les autorités à assurer un approvisionnement régulier en électricité.
Autre actrice du secteur, une jeune femme qui n’a pas voulu donner son identité explique que depuis sa sortie du collège, elle a fait de ce métier le pilier de son indépendance financière. «Je ne dépends de personne», affirme-t-elle avec assurance, tout en encourageant les femmes à ne pas rester inactives et à se lancer elles aussi dans des activités génératrices de revenus.

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