La troisième édition du salon des entreprises a vu défiler, durant trois jours, autorités, cadres, experts, banquiers, jeunes entrepreneurs, professionnels de métiers, entre autre, venus tous échanger sur divers domaines de la vie et apporter leurs solutions en termes d’investissements autour de nombreuses tables rondes et autres panels de discussions interactifs. Animés par des citoyens choisis pour leurs compétences respectives, ces échanges ont permis de mesurer «les fragilités du climat des affaires» mais aussi les moyens à la portée du pays qui pourraient nourrir les espoirs d’un développement économique inclusif. Tous les secteurs ont été passés à la loupe par les intervenants .
La thématique principale à savoir «50 ans d’indépendance – investir aujourd’hui, transformer demain» a été animée, à travers un panel, par la directrice générale de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anpi), Nadjati Soidiki en présence du chef de l’Etat, Azali Assoumani, du président de l’Assemblée, Moustadroine Abdou, du ministre de l’Economie, Moustoifa Hassane Mohamed, du chef du bureau de l’Union européenne à Moroni, du Centre islamique pour le développement du commerce et des patrons de Yas, Exim Bank, Moroni Terminal et Innovent.
Le suivi des jeunes et la durabilité de leurs emplois
«Jeunesse et Emploi : Les attitudes professionnelles en entreprise – Construire une culture de performance, de responsabilité et de collaboration», tel était l’autre thème de la première table ronde de discussions organisée en présence, entre autres, de la ministre du genre, Fatima Ahamada, et de la vice-gouverneure de la Banque centrale des Comores (Bcc), Faouzia Rajab. La culture entrepreneuriale, le suivi des jeunes et la durabilité de leurs emplois ont dominé les échanges .
Elle sera couplée avec une autre table ronde intitulée «Autonomisation économique des femmes : accès équitable aux opportunités, aux financements et aux technologies pour libérer leur potentiel entrepreneurial» qui avait un objectif de « débattre des leviers nécessaires à l’inclusion des femmes dans l’économie» avec comme finalité d’échanger sur «l’accès des femmes aux financements et aux marchés», mais aussi sur «les politiques et initiatives qui peuvent favoriser leur participation active» ainsi que « les outils et technologies à mettre à disposition pour renforcer leur impact entrepreneurial».
Un autre panel a été consacré à l’avenir économique des Comores avec comme thème : «Finance la transformation productive de l’économie bleue : chaînes de valeur, capital patient et partenariats innovants». A travers les débats, les organisateurs souhaitaient échanger sur la structuration «des financements adaptés à long terme», mais également «les partenariats à bâtir pour renforcer les chaînes de valeur locales» et les «solutions pour accroître la compétitivité et l’export des produits halieutiques comoriens».
Une autre table ronde a été dédiée à la diaspora considérée comme «une force économique et humaine majeure» au service du développement. Le thème est : «Entreprendre depuis la diaspora : structurer un écosystème d’accompagnement et de financement au service des talents comoriens». L’idée est «de réfléchir aux mécanismes concrets à mettre en place» de façon durable pour «faciliter l’investissement de la diaspora dans l’économie nationale, renforcer les dispositifs d’accompagnement pour les porteurs de projets et mobiliser des financements innovants au service de l’entrepreneuriat comorien».
Il s’agit, pour les organisateurs, d’un «moment d’échanges essentiel pour bâtir des ponts durables entre la diaspora et les acteurs économiques locaux, et ainsi transformer les ambitions en réussites tangibles». Les organisateurs ont eu à échanger sur les stratégies de mobilisation des ressources au profit des Jeux des Iles Comores 2027 à travers un autre panel avec comme thème : «Jeux des Îles 2027 : investir dans le sport, valoriser les territoires, activer les opportunités» en présence du président du Coji, Mohamed Issimaila. Ce dernier a souligné «les défis» du pays mais s’est montré optimiste et persévérant. «Les Jeux des Îles 2027 représentent une opportunité unique pour investir dans le sport, valoriser nos territoires et créer de nouvelles dynamiques», a-t-on souligné.
L’autre thématique était intitulée «Connectivité numérique et souveraineté digitale : quels leviers pour renforcer l’accès, la régulation, la qualité des services et le déploiement efficace de la 5G aux Comores ?». La séance a permis de ressortir les difficultés et les atouts du secteur du Numérique et les perspectives de déploiement de la 5G, de lutter contre la fracture numérique et de rentabiliser les investissements. L’Etat et son rôle dans la stratégie de mobilisation des investissements .
«ICDT Invest Days - Investir dans l’économie bleue : infrastructures, logistique, pêche et tourisme», «Communiquer autrement : renforcer l’image des entreprises et l’attractivité des Comores», «L’Afrique manque des investissements, comment les diversifier et les pérenniser» ou encore «Façonner l’avenir de l’Afrique : jeunesse engagée, croissance durable et souveraineté économique – la voie comorienne» ont également été au rendez-vous durant les trois jours du salon. Tout comme le thème intitulé «Parcours touristique : repenser le tourisme à partir de nos histoires, nos lieux et nos savoirs».
La session avait à explorer des pistes pour «bâtir une offre touristique authentique et durable, capable de créer des emplois, renforcer l’intégration régionale et positionner les Comores comme une destination unique de l’Océan indien». Les organisateurs ont également eu à susciter un débat, à travers un autre panel, sur «le rôle de l’Etat» dans l’investissement avec comme thème : «Réinventer l’État investisseur – Vers une stratégie intégrée de financement du développement fondée sur la mobilisation de l’investissement public et privé» en présence notamment du gouverneur de la Bcc, Dr Younoussa Imani.
Ce dernier rappellera les « trois rôles », citant « l’Etat stratège » qui « fixe les priorités nationales», «l’Etat protecteur» pour «garantir un climat favorable à l’investissement» et «l’Etat catalyseur» pour« orienter les investissements vers les priorités». Les échanges se sont focalisés sur les réformes à entreprendre pour permettre à l’Etat de mettre en place et réussir une politique d’attractivité des investissements en faveur du développement. Un rapport général sur les échanges est attendu dans les prochaines semaines.