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Santé et secteur de vanille I Vaniacom lance la première mutuelle de santé pour les employés et les producteurs

Santé et secteur de vanille I Vaniacom lance la première mutuelle de santé pour les employés et les producteurs

Société | -   Nassila Ben Ali

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67 employés et leurs familles (donc 700 personnes) seront pris en charge par la mutuelle de santé Swiha ya Provabe. Une première d’ailleurs dans le secteur de la vanille aux Comores. Il s’agit d’une initiative lancée par Vaniacom, à l’occasion de ses 20 ans, pour s’occuper de la santé de ses employés et des producteurs de vanille qui travaillent en partenariat avec elle.

 

Swiha ya Provabe. C’est ainsi que se nomme la première mutuelle de santé des employés et des producteurs de vanille travaillant en partenariat avec Vaniacom, Provabe et Rapunzel, ainsi que leurs familles. La structure a été lancée officiellement hier, lundi 9 mai au Foyer des femmes de Moroni, en présence de plusieurs personnalités, notamment le président de la République, Azali Assoumani, des membres de son gouvernement et plusieurs membres du corps diplomatique accrédités dans le pays.

67 employés pour 700 personnes

Il s’agit d’une initiative lancée par la présidente de Vaniacom qui, à l’occasion des 20 ans de son entreprise, souhaite mettre la prime accordée aux employés et aux producteurs qui travaillent en partenariat avec sa société, au service d’une protection sociale spécifique en assurant la santé des acteurs et celle de leurs familles. Une somme de 45 millions sera annoncée lors de ce lancement de la mutuelle, au profit de 67 employés avec leurs familles, soit, 700 personnes, selon le maître de cérémonie. Sitti Djaouhariat Chihabidine a saisi l’occasion pour préciser que les frais seront assurés à 100% par le fonds social annoncé. “Cela va permettre de soulager les producteurs, les employés et leurs familles”, a-t-elle expliqué, évoquant la faiblesse qui gagne le secteur actuellement et la vulnérabilité des acteurs notamment les agriculteurs, sachant que les forces vives ont, selon la patronne de Vaniacom, déserté les champs.


“Voilà pourquoi tous nos efforts doivent aller dans le sens d’un renforcement des capacités de nos producteurs, pas seulement pour un accroissement des volumes ou pour une diversification des produits mais surtout pour une meilleure organisation et une meilleure prise en charge du métier face à l’adversité du commerce international”, a-t-elle insisté. La présidente de la Nouvelle Opaco, puisqu’il s’agit d’elle, a lancé un cri d’alarme, à l’endroit des autorités, pour qu’elles viennent au secours des producteurs et de la production nationale. “Sans les années 2000, quand j’ai commencé à travailler dans la vanille, les Comores exportaient 150 tonnes, Aujourd’hui, le pays exporte péniblement 50 tonnes”, a-t-elle déploré, espérant que des collegues seront inspirés par son idée “pour que la responsabilité de l’entrepreneur soit au centre de leurs préoccupations”.

Remerciant tous ceux ont soutenu sa société pendant les 20 ans évoqués, notamment les familles, les amis, les employés et les fournisseurs, Sitti Djaouhariat Chihabidine a insisté pour rendre hommage au président Azali Assoumani qui “a soutenu Vaniacom dans les pires moments de son histoire”. Pour sa part, le président de la République parle “d’une journée mémorable”, car cela fait 20 ans que Sitti Djaouhariat a lancé son entreprise, laquelle enregistre aujourd’hui des résultats encourageants. “Que ça sert d’exemple pour les jeunes”, a lancé la chef de l’Etat en remerciant à la patronne de Vaniacom pour ce qu’elle fait. “On doit remercier Allah pour la richesse qu’il nous a accordée dans ce pays”, a-t-il ajouté, faisant allusion au climat et aux terres arables. Azali Assoumani a rassuré les producteurs que le gouvernement sera toujours derrière eux. Il les a appelés ainsi à apprendre la richesse du pays à leurs progénitures. “Il faut leur dire qu’il y a à faire dans notre pays. Pas la peine d’aller se noyer dans les mers de la méditerranée ou de notre île sœur de Mayotte”, a-t-il insisté, annonçant son rêve pour les secteurs de rente, à savoir “produire dans le pays et transformer ici”, a-t-il dit.

La généralisation de l’assistance sanitaire sociale

A son tour, l’ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier, a tenu à saluer l’initiative en soulignant que ce projet démontre que l’engagement des entreprise est au cœur du développement “non seulement économique mais aussi social et humain” . “Ce projet m’intéresse tout particulièrement au regard d’une des composantes du plan de développement France-Comores, vous savez que c’est là l’instrument phare de l’engagement de la France aux cotés des Comores en vue du développement du pays”, a souligné le diplomate, qui a rassuré que son pays est résolu à aider les autorités comorienne dans la conception et la mise en place d’une assurance médicale généralisée pour la population.

Les 20 ans de Vaniacom

Pour Sylvain Riquier, l’assistance sanitaire sociale est une ambition très grande qui nécessite la mise en place d’un financement permettant de le faire vivre et de le rendre pérenne et soutenable.Soulignant l’importance d’un climat des affaires favorisant l’investissement et la création de la valeur ajoutée, le diplomate français s’est attardé sur le système de sécurité sociale qui, selon lui, reposerait sur la capacité des entreprises à créer la richesse et à verser des salaires et des contributions sociales.
En tout cas, pour le président de la coopérative de “producteurs de vanille bio-équitable”, (Provabe), Ibrahim Bacar, il est temps de renforcer le secteur, de sensibiliser les jeunes à s’intéresser à l’agriculture et aux secteurs productifs en général, évoquant l’urgence de construire des pistes rurales pour désenclaver les zones de production.

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