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Santé publique : le Syndicat des pharmaciens «contre le monopole» d’importation des médicaments 

Santé publique : le Syndicat des pharmaciens «contre le monopole» d’importation des médicaments 

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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Le syndicat national des pharmaciens d’officines des Comores (Snpo) a convié la presse hier au Select pour exprimer leur point de vue sur l’importation des médicaments, dont le monopole veut être confié à l’office comorien des produits pharmaceutiques (Ocopharma). Pour la circonstance, le Dr Abdoulkarim Mohamed, membre du Snpo, a fait savoir que les pharmaciens comoriens sont d’accord pour que l’Ocopharma soit renforcé en moyens techniques et humains pour mieux faire la police dans le marché, voire faciliter l’arrivée de grossistes.

 

«En tant que garants de la disponibilité et de la qualité des médicaments des Comoriens, nous sommes contre la mise en place d’un monopole d’importation au profit de l’Ocopharma ou de tout autre importateur unique, car si jamais l’importateur devient défaillant, cela causerait des pénuries qui peuvent entrainer des graves problèmes de santé publique», avance le Dr Abdoulkarim Mohamed en conférence de presse hier à Moroni. L’ancien ministre soutient que les pharmaciens sont disposés à travailler avec l’Ocopharma ou tout autre importateur pour faciliter l’accès de médicaments de qualité aux Comoriens, mais aussi «pour lutter contre l’utilisation de faux médicaments».


Les conférenciers appellent les autorités à reconsidérer la mise en application de l’enregistrement des médicaments afin de simplifier les procédures administratives pour faciliter l’acquisition des médicaments. «L’enregistrement pourrait occasionner des pénuries de médicaments surtout si les laboratoires décident de ne pas enregistrer les médicaments aux Comores», dit-il avant de préciser que «certains laboratoires auraient déjà annoncé qu’ils ne vont plus vendre des médicaments aux Comores car ils ne peuvent pas faire des enregistrements dans un pays où ils pourraient ne pas occasionner des bénéfices».


Dr Abdoulkarim prend ainsi l’exemple de la rupture de l’halothane (un agent anesthésique) en ce moment par ce que seul l’Ocopharma est autorisé à importer le médicament qui figure sur la liste nationale des médicaments essentiels. «A cause de cette rupture, plusieurs interventions chirurgicales n’ont pas été effectuées, or s’il y avait un autre importateur, il n’y aurait pas eu de rupture», regrette-t-il avant de poursuivre que «nous avons les mains liées quant à l’achat de certains médicaments dont le monopole est confié à un seul importateur, ce qui occasionne des ruptures conséquentes».


Pour sa part, le Dr Nassib Saïd Bakar préconise l’arrivée de grossistes car «le fait de commander, et importer coûte cher or s’il y a un grossiste sur place, cela faciliterait la tâche». Il plaide ainsi pour l’autorisation à tout pharmacien titulaire d’une officine d’importer régulièrement. «Nous recommandons à ce qu’il y ait de grossistes qui peuvent importer toutes les molécules», dit-il. Concernant le panier de garde, des discussions sont en cours avec le ministère de la Santé pour trouver les voies et moyens afin que la pharmacie de garde puisse disposer des médicaments nécessaires. Par ailleurs, les pharmaciens disent avoir transmis leurs recommandations  concernant le projet de loi du code de la santé au ministère de tutelle comme cela leur a été demandé.


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