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Sauvegarde de l’environnement I Lydia Halidi : «la lutte contre la pollution plastique est devenue une crise urgente»

Sauvegarde de l’environnement I Lydia Halidi : «la lutte contre la pollution plastique est devenue une crise urgente»

Société | -   Ahmed Zaidou

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Le projet Eco-Waste lancé le 10 juin dernier, est porté par l’Association des femmes actives de Mutsamudu (Afam). Lydia Halidi, une jeune biologiste en environnement, est derrière ce projet. Elle fait partie des jeunes Comoriens qui ont réussi à mettre en cohérence leurs convictions et leurs actions pour faire de l’écologie et de l’environnement la cause principale de leur vie. Elle fait partie à l’échelle internationale de « African Youth 4 climate (Ay4c)», un réseau de jeunes Africaines pour la lutte contre le changement climatique. Interview avec la militante écologiste de 30 ans.

 

D’où vous est venue cette idée de lutter contre la pollution plastique ?

L’idée de lutter contre la pollution plastique est née de la nécessité de protéger notre environnement. Si nous ne prenons pas cette responsabilité, personne d’autre ne le fera à notre place. Nos océans sont gravement affectés par le fardeau croissant des plastiques, ce qui a des conséquences majeures sur la santé humaine, l’économie et les écosystèmes. L’Unesco a révélé que près d’un million d’oiseaux marins et 100 000 mammifères meurent chaque année à cause des plastiques.


De plus, il est important de reconnaître que la composition chimique des plastiques est associée à des problèmes de santé graves tels que les cancers hormonaux, l’infertilité et les troubles du développement neurologique. Ainsi, la lutte contre la pollution plastique est devenue une crise urgente que nous ne pouvons plus ignorer.

Sur quoi repose le projet Eco-Waste ?

Avant de parler du projet Eco-Waste, en tant que membre actif de l’association Afam, permettez-moi de vous expliquer la signification du nom Eco-Waste. «Eco» fait référence à l’écocitoyenneté, tandis que «Waste» est un mot anglais qui signifie « déchet». Le projet Eco-Waste a pour objectif de promouvoir l’éducation environnementale auprès des habitants de la commune de Mutsamudu afin de développer un comportement écocitoyen responsable et engagé.

En combien d’étapes ce projet se déroulera-t-il ?

Le projet se déroulera en trois phases : le lancement officiel, qui a eu lieu le 10 de ce mois, l’exécution des activités planifiées et la clôture prévue en décembre 2023. Il est important de souligner qu’il s’agit d’un projet pilote d’une durée de six mois, financé par l’ambassade de France en Union des Comores. Le lancement officiel a été l’occasion de célébrer la Journée mondiale de l’environnement, avec pour thème «Solutions à la pollution plastique», choisi par la communauté internationale.
Le lancement s’est déroulé par l’organisation d’un  carnaval plogging, une activité consistant à ramasser les déchets tout en marchant.

Comment sera-t-il financé ?

Comme il s’agit d’un projet pilote, nous ne comptons pas nous arrêter une fois les fonds épuisés. Nous avons mis en place un programme interne d’exécution d’activités en équipe qui nous permettra de pérenniser nos actions.

Quels objectifs vise-t-il ?

Les objectifs visent à renforcer la sensibilisation des habitants de la ville et à dispenser des formations sur le tri, le recyclage et la valorisation des déchets, en particulier pour les jeunes et les femmes.

Comment prévoyez-vous assurer sa pérennité une fois que le financement sera épuisé ?

Nous prévoyons de pérenniser nos activités grâce à des partenariats avec des organisations locales et des institutions qui partagent nos objectifs. Il est également possible d’obtenir des financements supplémentaires par le biais de subventions, de dons ou de campagnes de financement participatif. L’engagement continu des habitants et des parties prenantes locales sera également essentiel pour maintenir les activités du projet à long terme.

Quels sont les principaux obstacles à sa mise en œuvre, selon vous ?

Les principaux obstacles à la mise en œuvre de ce projet pourraient inclure le manque de compréhension de l’importance de la gestion des déchets et de la réduction de la pollution plastique. Les défis liés au changement de comportement peuvent être difficiles à réaliser, car ils nécessitent souvent des ajustements dans les habitudes de consommation et de production.

Une conférence africaine sur l’Économie bleue s’est tenue dans la capitale, Moroni ces derniers jours. Qu’est-ce que l’économie bleue et quel regard portez-vous sur cette initiative ?

Il n’existe pas de définition unique de l’économie bleue, mais nous pouvons la définir comme la protection et la restauration des écosystèmes marins et côtiers afin d’assurer une utilisation durable des ressources naturelles. Ce terme a été inventé par l’entrepreneur belge Gunter Pauli pour promouvoir l’utilisation durable des ressources marines et la protection de l’environnement marin.L’économie bleue offre de réelles opportunités de croissance économique durable et englobe différents secteurs tels que la pêche durable, les énergies renouvelables marines, la recherche océanographique, le tourisme côtier et l’aquaculture.


Quant à mon regard sur cette initiative, je pense qu’elle représente une avancée pour l’Afrique et plus particulièrement pour l’océan Indien, en établissant une nouvelle vision axée sur l’adoption de politiques et de pratiques favorisant la durabilité et la conservation des ressources marines, pour assurer un avenir prospère pour tous.C’est une approche prometteuse pour les États d’Afrique et de l’océan Indien, conciliant développement économique et préservation de nos océans et de la biodiversité marine.

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