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Sauvegarde des écosystèmes locaux I Objectif conserver et restaurer un tiers des forêts d’Anjouan

Sauvegarde des écosystèmes locaux I Objectif conserver et restaurer un tiers des forêts d’Anjouan

Société | -

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Dahari, l’Ong comorienne qui accompagne les communautés paysannes dans leur développement agricole, la gestion durable des ressources naturelles et la préservation de la biodiversité, a sorti son traditionnel rapport annuel courant juin dernier. Cette édition 2023 est conçue dans un nouveau format permettant aux lecteurs d’immerger facilement dans les actions de la structure à travers des images évocatrices, et pour mettre en lumière les témoignages de celles et ceux qui y participent.


En neuf rubriques, le public a l’occasion de découvrir l’évolution de Dahari pour mieux répondre aux défis de la dégradation des écosystèmes des Comores, notamment. L’Ong cite d’abord des chiffres clés pour ces 10 dernières années d’action, de 2013 à 2023.

Un avenir prospère oùles Comoriens retrouventune harmonie avec la nature

En effet, à travers sa vision : un avenir prospère où les Comoriens retrouvent une harmonie avec la nature, Dahari a piloté la plantation de 420 000 arbres par les agriculteurs et les agricultrices ; s’occupe de la survie des Livingstones dont la population a évolué de 841 à 1489 chauve-souris en 2023.


Elle a distribué près de 280.000 semences vivrières plantées par les paysans ; encadré les membres des associations de pêche ayant atteint 501 personnes sur environ 228 hectares de gestion marine en place. Un total de 75.000 bénéficiaires directs, y compris les familles, soit une répartition de 10.000 travailleurs de la terre, 1300 personnes s’occupant des métiers de la mer, et 2.750 autres s’employant à reboiser les champs.

En termes de charges annuelles, l’Ong a frôlé la barre des 400 millions de francs (800 000 euros), bénéficie de l’assistance de 67 partenaires techniques et financiers ; avec un total d’employés allant de 15 personnes en 2013 à 64 agents en 2023. Enfin, Dahari se targue d’avoir disposé de 30 études sur son site Web (www.daharicomores.org).


Quant à ses zones d’intervention, Dahari/Komori ya Leo na meso est présente sur le Massif de la Grille au nord de la Grande-Comore, et sur l’ensemble de la forêt de Moya, principalement dans la région de Nyumakele à Anjouan. Ainsi que sur la zone d’intervention marine allant de Vassy à Moya au sud-ouest de l’île.


Selon le rapport, le programme forêt prévoit, d’ici 2027, l’objectif de conserver et de restaurer un tiers des forêts d’Anjouan en signant des accords de conservation avec 1 000 agriculteurs et agricultrices. C’est ainsi que l’Ong développe parallèlement une deuxième zone d’intervention autour du Massif de la Grille à la Grande-Comore.


En agroforesterie, le nouveau programme, en cours de développement, vise une transition agro écologique productive. A travers la mise en place de fermes modèles et d’initiatives de reboisement, à en croire la communication de l’Ong, l’objectif est d’inciter les hommes et les femmes agriculteurs à adopter des pratiques agroforestières tout en réduisant l’utilisation de pesticides.

Une transition agro écologique productive

A cet effet 24 fermiers, hommes et femmes, sont appuyés pour développer des parcelles exemplaires ; 7 expérimentations paysannes sont développées pour soutenir la transition agro écologique ; 77 espèces vivrières ont été transférées à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) pour alimenter une banque nationale ; 71.807 arbres sont plantés par 1 359 agriculteurs et agricultrices ; et près de 30% d’espèces natives et endémiques sont parmi les arbres plantés.


Ahamada M’madi Abdou, fermier modèle du village d’Ivembeni (Grande-Comore), soutient que : «Promouvoir les pratiques agro écologiques, notamment les associations de cultures maraîchères, permet de valoriser nos terres et de les entretenir de manière plus efficace, en particulier pour les personnes disposant de petites parcelles. Cela permet également d’acquérir des moyens économiques plus rentables», cite le rapport.


En milieu marin, l’objectif de Dahari, d’ici 2027, est de soutenir des associations de pêcheurs pour mettre en place un modèle de gestion marine communautaire sur 950 hectares de récifs le long de la côte sud-ouest d’Anjouan et de créer les conditions nécessaires pour étendre ce modèle aux autres îles de l’archipel.


«Ma motivation était de comprendre ce que je ne comprenais pas. C’est à partir des restitutions que j’ai compris la notion de surpêche. A force de trop pêcher, il risque de ne plus y avoir de ressources à pêcher à l’avenir», dixit Mariama Djaafar, membre de l’association de pêcheuses Maecha Bora d’Anjouan, citée par le rapport.


En matière de communication, 17 012 personnes ont suivi la page Facebook de Dahari principalement aux Comores, à Madagascar et en France ; 11 articles de presse et 4 passages aux journaux télévisés ont été comptabilisés ; et son site web a atteint un record des 10.142 vues en une année.


Sur le plan financier, le bilan reste presque équilibré entre des dépenses de l’ordre de 421 millions (855 184 euros) contre des fonds collectés de l’ordre de 424 millions (862 600 euros).


Dahari assure l’exécution de ses programmes grâce aux contributions de ses partenaires et principaux bailleurs, dont Cartier for Nature, Critical Ecosystem Partnershop fund et Darwin initiative, entre autres.

                                Msa

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