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Saïd Mougni Elyas s’en est allé I La passion perd un fervent adepte

Saïd Mougni Elyas s’en est allé I La passion perd un fervent adepte

Société | -   Hassane Moindjié

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Pour venir à bout de «Sarkis» dans les matières qu’il affectionnait le plus, il fallait assurément – comme il en était parfaitement convaincu lui-même, d’ailleurs – «se lever tôt». Ce fut, sans doute, sa principale caractéristique.

 

Saïd Mougni Elyas a tiré sa révérence. La passion de la Culture, de la langue swahilie, du patriotisme panafricaniste, du football et du cinéma est en deuil. Sarkis, le surnom du défunt, était, en effet, incollable dans ces domaines où non seulement il était un connaisseur mais aussi un défenseur pour le moins, enthousiaste.
Rien dans le football de haut niveau des Comores, d’Afrique mais, peut-être plus, d’Europe et d’Amérique ne lui échappait.

De leurs compétitions, de leurs performances et, peut-être plus, de leurs stars – avec une place très particulière accordée au célèbre argentin, Lionel Messi, et aux stars africaines du football mondial évoluant au sein des sélections nationales de leurs “pays d’origine” – il en avait une passion rare, et, plus encore, des connaissances profondes.


Idem pour le cinéma. Sa culture cinématographique, spécialement du cinéma américain, étonnait plus d’un. Pas une star, pas un titre, pas un évènement hollywoodien et, moins encore, une date de l’histoire du Septième art dans la patrie de Clint Eastwood et Sergio Leone de “Le bon, la brute et le truand”, de “Les dix commandements de Dieu” de Cecile B. deMile, de Charlton Heston et autre Yul Brynner, ou encore de “Les évadés” ou “Seven” de Morgan Freeman, ne lui étaient inconnus.


Mais, pourraient dire, tout à fait avec raison, certaines des personnes qui ont eu à le côtoyer, sa plus grande passion, son plus grand attachement, Sarkis le réservait à la Culture, à la langue et au monde swahilophones, au patriotisme est-africain et africain de manière générale.


A ce sujet, les “Grands” du continent et du monde se nommaient, sans nul doute, les mongozi présidents de la République unie de Tanzanie, “Mwalimu” Julius Kambarage Nyerere et des Comores, Ali wa Swalihi Mtsashiwa, les panafricanistes et présidents Kwame Nkrumah ou Ahmed Sékou Touré ou encore le président du Conseil de la révolution en Algérie et de l’Organisation de l’Unité africaine (Oua), Houari Boumédiène.


Il faudrait, on l’imagine aisément, bien plus que quelques lignes pour retracer la vie, les convictions et les passions de l’ancien policier, responsable des associations de la société civile et très proche du défunt homme politique, tout aussi redoutable, Mouzaoir Abdallah. Cependant ce serait rater l’essentiel que d’omettre de dire à quel point l’homme, né à Moroni il y a une cinquantaine d’années et qui nous a quitté avant-hier à Dar-es-Salam en Tanzanie, a été un redoutable débatteur.

Pour venir à bout de Sarkis, dans ces domaines qu’il affectionnait, il fallait assurément – comme il en était parfaitement convaincu lui-même, d’ailleurs – “se lever tôt”. Ce fut, sans doute, sa principale caractéristique.“Seda Mwinyi”, comme l’appelaient les intimes, a été conduit, hier, à sa dernière demeure dans sa ville natale de Moroni.

 

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