Le scandale de la viande avariée qui secoue le Brésil depuis une semaine a conduit de nombreux pays dont la Chine, le Chili ou encore l’Union européenne, à suspendre leurs importations issues des entreprises suspectées de commercialiser cette viande altérée, ‘‘mais requinquée par des produits chimiques dangereux’’’ avec la complicité de nombreux inspecteurs des services sanitaires et des groupes agroalimentaires.
Il faut dire que la viande encore sur le marché à Moroni provient essentiellement du Brésil, principal pays d’importation de produits carnés des Comores. C’est ainsi que depuis l’éclatement de cette affaire, de nombreuses questions se posent sur la qualité de la viande déjà en vente et sur les mesures à prendre pour se mettre à l’abri d’une mauvaise surprise.
Selon la police fédérale du Brésil, «des fonctionnaires recevaient des pots-de-vin pour faciliter la production d’aliments avariés, en émettant des certificats sanitaires sans avoir effectué d’inspections». Et d’ajouter qu’»une partie de ces pots-de-vin était reversée à des partis politiques». Un haut responsable a indiqué que plusieurs petites entreprises du secteur frigorifique n’hésitaient pas à utiliser «des substances cancérigènes pour masquer l’aspect et l’odeur des produits avariés».
Selon le directeur de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape), Hamza Abdou Azali, ‘‘nous sommes en train d’enquêter afin de neutraliser le risque de pénétration de la viande brésilienne’’. Un principe de précaution pourrait être appliqué dans les prochains jours. «Nous procédons à un contrôle administratif au niveau des frontières via nos agents de terrain.
Ensuite, il devrait y avoir un contrôle à l’aide d’analyses des produits importés. Mais, nous n’avons pas encore commencé cette deuxième phase, faute d’équipements. Je dois dire que ces analyses ne sont pas toujours nécessaires», a expliqué le patron de l’Inrape, avant de préciser que le contrôle au niveau d’un laboratoire ne s’opère que s’il y a des suspicions sur un produit.
A l’en croire toujours, sur les trente-neuf entreprises brésiliennes mises en cause, aucune ne traite avec les importateurs comoriens. Il estime donc que la population n’a pas à trop s’inquiéter. «Ce sont seulement trois entreprises qui sont impliquées dans ce scandale de corruption. Nous redoublons de vigilance pour que la population comorienne soit hors de risque», a-t-il promis.