Les tensions persistent entre la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) et le Syndicat national des distributeurs des produits pétroliers (Sndpp), chaque différend cachant un autre. Après l’incident récent concernant le mode de paiement (la Sch ayant imposé le paiement au comptant aux revendeurs de carburant), une nouvelle discorde émerge cette fois-ci sur les « relations » de travail.
Malgré le respect de l’obligation de paiement au comptant des commandes, le Syndicat national des distributeurs des produits pétroliers menace de suspendre les commandes. Cette fois-ci, leurs revendications portent sur l’amélioration des relations de travail entre les deux parties. Selon une lettre datée du 27 mai 2023 adressée à la direction de la société d’État et dont Al-watwan a obtenu une copie, le Sndpp exige une réforme réelle des conditions de travail auprès de leur principal fournisseur.
En réponse, la Société comorienne des hydrocarbures a proposé, dans une lettre du 30 mai 2023 dont Al-watwan détient également une copie, une réunion sous l’autorité du ministère de tutelle, au ministère de l’Énergie, réunissant le syndicat, les responsables de la Sch et les représentants du ministère le samedi 03 juin. À la suite de cette réunion, aucune partie n’a souhaité s’exprimer sur ce sujet. Mais quelles sont les revendications des stations-service ?
Des écarts entre les quantités commandées et les quantités effectivement vendues
Le Sndpp déplore déjà l’absence de maintenance préventive, telle que le calibrage des pompes de distribution. Apparemment, cette assistance technique et cet accompagnement, y compris la mise à disposition de pompes de distribution en leasing, étaient disponibles par le passé. « Le fournisseur exigeait une révision du dispositif de distribution, en installant une vanne de purge sur les cuves pour garantir la qualité des produits pétroliers, suite à la campagne de désinformation sur les différentes pannes de véhicules attribuées à la qualité des produits, qui ont jusqu’à présent taché la réputation des stations-service. Aucun programme ou assistance n’a été proposé pour effectuer ces travaux de révision, qui nécessitent un investissement important et, surtout, une interruption de l’exploitation de la station-service», peut-on lire dans la lettre du Sndpp.
Un autre problème : le Syndicat national des distributeurs des produits pétroliers constate de manière généralisée des écarts entre les quantités commandées et les quantités effectivement vendues. Malheureusement, « aucune procédure ni réclamation n’est prise en compte par les fournisseurs », dénonce le Syndicat, qui reste de même persuadé que « les livraisons effectuées à Moroni ont des conséquences différentes de celles effectuées dans les autres localités de Ngazidja », et que des facteurs tels que «le temps et les conditions météorologiques ont une grande influence sur l’aspect des produits pétroliers, entraînant des effets tels que l’évaporation ou la condensation», qui affectent les volumes et la qualité des produits livrés.
Selon toujours le Sndpp, la question de la qualité des produits reste également préoccupante.En octobre 2020, les dommages causés aux filtres et aux injecteurs des groupes installés dans la centrale thermique d’Itsambuni ont été attribués à la qualité du gasoil fourni par la Sch.En janvier 2023, la qualité de l’essence a suscité une polémique, devenant un problème national. Kader Youssouf Saïd, directeur de Bonzami, a témoigné de ce problème.En juillet 2022, la qualité du gasoil d’une cargaison a été remise en question, après d’innombrables pannes de véhicules. Malgré ces problèmes de qualité, la Société comorienne des hydrocarbures a insisté sur le fait que des analyses étaient régulièrement effectuées après la réception du certificat du fournisseur. Selon une source anonyme, le Sndpp prévoit d’organiser une conférence de presse ce jeudi.