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Second procès de Bachar : Bolero condamné, Saïd Omar relaxé

Second procès de Bachar : Bolero condamné, Saïd Omar relaxé

Société | -   Abdou Moustoifa

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L’ancien conseiller diplomatique du chef de l’État et le consul général des Comores à Laâyoune avaient, comme quinze autres prévenus, été poursuivis pour complicité dans des faits d’atteinte à l’honneur et de dénonciation calomnieuse, des délits attribués à Bachar.

 

Le tribunal correctionnel a rendu son verdict, jeudi dernier, sur la seconde affaire impliquant Nourdine Mparti, condamné cette fois-ci à 5 ans de prison ferme avec des dommages et intérêts de 1 million de francs. Il s’agit de la seconde condamnation dont Bachar fait l’objet en l’espace de 4 mois. Mais ce 2 octobre, l’activiste n’a pas été reconnu coupable tout seul. Sur la liste de ses coaccusés, figurait en effet, l’ancien conseiller diplomatique du chef de l’État, Hamada Madi Boléro.
L’ex-patron de la Commission de l’Océan indien (Coi) a écopé de 7 mois de prison avec sursis, exactement comme le ministère public l’avait requis. Bolero, absent le jour du procès, était poursuivi avec 16 autres personnes pour « complicité

dans des faits d’atteinte à l’honneur et de dénonciation calomnieuse », entre autres. Le consul général de l’Union des Comores à Laâyoune, Said Omar Said Hassan, faisait partie des prévenus qui comparaissaient le 15 septembre. Toutefois, le tribunal a prononcé sa relaxe au bénéfice du doute. Sur les 9 complices présumés de Bachar présents au tribunal, 6 n’ont pas été déclarés coupables. C’est le cas d’Abdoulwahab Ali Azir, Adil Said Hamadi ou encore de Hamidou Mhoma.

Une deuxième condamnation

Le patron de Graphica avait seulement reconnu avoir envoyé de l’argent à Bachar sur demande de ce dernier et rien d’autre. Son avocat, Me Hadji Chaabani, a salué la décision. « Nous exprimons toute notre satisfaction à l’issue de ce procès, car la justice a pleinement joué son rôle et le droit a été dit. Concernant nos deux clients, nous tenons à souligner que Mhoma et le cadi, Mahmoud Ahmed Mze, ont été totalement relaxés, confirmant ainsi qu’aucun grief sérieux ne pouvait leur être fait. Nous considérons que cette décision reflète un jugement équilibré, respectueux des principes de droit et de la vérité judiciaire », s’est-il réjoui.


Expulsé de la Tanzanie le 10 mai dernier, Nourdine Mparti, natif de Dembeni, a déjà écopé en juin de 5 ans de prison dans une affaire de cyberharcèlement. Pour cette seconde affaire, le tribunal l’a seulement condamné pour les autres chefs, notamment la diffamation commise par moyens de diffusion en l’occurrence les réseaux sociaux. En revanche, Bachar a été déclaré non coupable pour le délit d’extorsion. Son avocat, Me Djamal-edine Bacar, qui défendait aussi Boléro, a annoncé son intention de faire appel. Pendant l’audience, le procureur de la République avait dépeint Bachar comme une mauvaise personne qui restait derrière son téléphone pour insulter des personnalités publiques, notamment la famille présidentielle.

Celui qui se fait appeler Abdousalami Ibrahim Mpingo sur les réseaux, s’est défendu autant qu’il a pu, estimant avoir « le droit de critiquer les dirigeants s’ils gouvernent mal le pays ». Nourdine a également disculpé certains présumés complices qui se trouvaient avec lui dans le box des accusés, mais il en a accablé d’autres. Le capitaine Rafik Aboubacar, par exemple, a été condamné à sept mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 500 000 francs.


Selon Nourdine, ce haut gradé voulait qu’il dénonce à tout prix un achat de tenues qui auraient été imposées aux forces armées par un responsable du groupement de gendarmerie de Ngazidja. Ahmed Abdou, alias Hadji Soifeine, considéré comme l’intermédiaire entre Rafik et Bachar, a lui aussi écopé de la même peine. Bien qu’il n’ait été cité qu’une seule fois lors du procès, le prédicateur Said Mohamed Harouna n’a pas bénéficié d’une relaxe.
Pendant les audiences, tous les avocats de la défense ont soulevé la nullité de la procédure en raison de l’absence de plainte. Selon eux, c’est à la personne s’estimant victime de diffamation de porter plainte, et non au parquet. Mais, le tribunal n’a pas tenu compte de ces observations.

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