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Secteur agricole I Une baisse constatée de la production de manioc

Secteur agricole I Une baisse constatée de la production de manioc

Société | -

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Dans la région de Mbadjini, une décroissance de production de manioc a été notée depuis maintenant plusieurs années. Une dégénérescence par rapport à la récolte de manioc d’année en année semble perdurer dans de nombreuses régions du pays. Les acteurs sont divisés sur les causes profondes de cette baisse dangereuse de cet important produit vivrier

 

Au cours de ces dernières années, la production de manioc connaît une baisse plus précisément à Mbadjini. Approché, le directeur général de l’Agriculture Dr Fouad Mohamed Oussouf a fait savoir que le problème ne viendrait pas du sol. Mais plutôt de la semence elle-même. «C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une sélection de variétés qui permet d’évaluer le sol a été introduite en 2021 comme le H52 importé au Soudan.

C’est un produit utilisé lors de la semence qui permet de favoriser la production et qui fonctionne dans certaines zones», a-t-il avancé. Dr Fouad Mohamed Oussouf n’a pas épargné certaines maladies qui empoisonnent les plantes, soulignant, entre autres, «le manque de photosynthèse qui pousse à la dégradation des feuilles jusqu’au manioc, suivie d’une destruction par les champignons à l’intérieur et qui provoque l’apparition d’une poudre blanche».


Une cultivatrice de Dima ya Mbadjini au nom de Fatima Mze Ali soutient, de son côté, que «ce sont des maladies qui attaquaient autrefois les racines. Mais il y avait moins de conséquence, moins de risques. De nos jours, elles attaquent les plantes». Et d’ajouter : «c’est ce qui fait que même les feuilles de manioc deviennent de plus en plus médiocres dans l’ensemble lors des préparations en cas de besoin».  

Fatima Mze Ali ne se résigne seulement pas à la cause évoquée par le directeur de l’Agriculture. Selon elle, la cause première n’est autre que «la non-implication de la jeunesse dans le secteur. Ce qui fait que ce sont seulement les plus âgés qui pratiquent l’agriculture. Mais aussi, le fait que plusieurs familles ont des « Je-viens » depuis la France qui se chargent d’assurer leurs besoins. Ces familles-là ne se trouvent plus dans l’obligation de participer massivement au secteur».

«Espacer les plantes»

A noter que plusieurs facteurs peuvent être liés à cette baisse de production de manioc dans ladite région. Une autre cultivatrice de Nyambeni dénommée Sara Miwani a, dans la foulée, cité le fait que «la semence ne semble pas être bien appliquée. Il y’a un désordre dans la disposition des plantes, alors que le mieux serait de pouvoir espacer les plantes».

Cette dernière a ensuite conseillé de ne pas couper les feuilles de manioc précocement car, «cela peut également provoquer une malformation sur le développement de la plante», et a regretté le fait qu’»actuellement, on ait décentralisé les cultures vers des zones non-praticables afin d’éviter certains voleurs qui nous pillent le manioc en même temps que les plantes. Ce qui fait que l’on fait face à une croissance des plantes de manioc plus lente mais aussi une quantité de production qui se retrouve totalement en baisse».

Par Nakib Issa (stagiaire)

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