Le gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement vient de déposer un projet de loi relatif à la nationalisation de la société comorienne de pêche "Comoros national fishing compagny".

Cette société, l’un des résultats de la conférence de Doha de 2010, a été mise en place pour soutenir le secteur de la pêche aux Comores, l’usine de pêche sera alors créée et installée à Voidjuu. La société avait démarré ses activités mais celles-ci vont se heurter à des Après difficultés liées au manque d’un laboratoire de contrôle-qualité.

Le carton rouge infligé à l’Union des Comores par la Commission de l’Union européenne, mais également la rupture des relations diplomatiques entre les Comores et le Qatar en 2017 n’ont pas arrangé les choses.

L’Assemblée générale extraordinaire de ladite société, tenue à Doha le 25 novembre 2018 va alors décider d’officialiser la dissolution. La décision sera ensuite enregistrée au registre du commerce et du crédit mobilier de Moroni le 4 mars 2020.

A cette occasion, le gouvernement souhaite sauver les meubles et éviter les milliers d’emplois potentiels. Lors de son exposé des motifs devant la commission des lois, le ministre de la pêche, Bianrifi Tarmidhi, a soutenu que la nouvelle stratégie adoptée par le gouvernement comorien à travers le Plan Comores émergentes (Pce), traduit son aspiration à intégrer le cercle des pays dits émergents à l’horizon 2030.

La société au point mort

"Et pour y parvenir, le secteur de la pêche est l’un des secteurs à forte valeur ajoutée mis en avant par le gouvernement dans le cadre du Pce", justifie-t-il. Le ministre a rappelé que les Comores ont pris part à la création, à l’installation et à la mise en marche de cette société anonyme "Comoros national fishing compagny".

Avant d’affirmer que l’essor du secteur de la pêche, qui aura aussi pour effet la création d’emplois et la mutualisation des activités des professionnels du secteur, passera par son industrialisation, par l’exportation et par la consommation locale des produits de la mer.

Le ministre de la pêche a expliqué aux élus de la nation que la réalisation des activités de transformation et d’exportation des produits de mer est aujourd’hui au point mort. Et face à la dépréciation de la valeur du site, les actionnaires ont décidé de procéder à la dissolution anticipée et à la liquidation de la société.

Le ministre soutient que le but principal de cette nationalisation est de transférer le patrimoine à l’État, de redonner à l’État les outils à la fois juridiques et socioéconomiques nécessaires "pour piloter le développement socioéconomique du secteur de la pêche à travers son industrialisation, l’exportation et la consommation locale des produits de mer, tout en gardant à l’esprit la forte valeur ajoutée dans l’ensemble du secteur ainsi que ses effets d’entraînement directs et indirects sur les autres secteurs, sur la création d’emplois et sur l’apparition de nouvelles opportunités d’investissements".

Sur le plan sociétal, économico industriel et commercial, Bianrifi Tarmidhi affirme que la nationalisation de cette société permettra de "maintenir les activités de l’entreprise et sauver un secteur stratégique et prioritaire pour l’État". La nationalisation va aussi ouvrir la voie à la transformation des produits de la mer, permettre à l’Union des Comores de devenir un exportateur de produits halieutiques. Le gouvernement pourra aussi élever cette entreprise au statut de "fleuron industriel national".

Sur le plan socioéconomique, la nationalisation de Comoros national fishing compagny permettra, selon toujours le ministre, d’assurer la création et la pérennité de plusieurs emplois ainsi que le transfert de technologies et de savoir-faire.

l va permettre également d’assurer de revenus directs ou indirects des salariés et des professionnels dudit secteur, garantir la sécurisation professionnelle, l’accès à la formation et à l’emploi, le partage d’expériences, de compétences. Et permettre à l’Etat de définir une nouvelle stratégie industrielle ainsi que la mutualisation des activités de pêche des professionnels.