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Situation des pèlerins comoriens à la Mecque / Abdoulfatah Saïd Mohamed : «Aucun problème majeur enregistré, les pèlerins sont dans de bonnes mains»

Situation des pèlerins comoriens à la Mecque / Abdoulfatah Saïd Mohamed : «Aucun problème majeur enregistré, les pèlerins sont dans de bonnes mains»

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Pour Mina et Arafat, les chefs des agences ont été sollicités à réfléchir sur les préparatifs depuis dimanche. Le jour d’Arafat sera le samedi. Les pèlerins partiront vendredi, à 16h, et passeront par Mina. A Arafat, ils y resteront jusqu’au samedi à 18h, et partiront par la suite pour revenir à Mina. «Alors, on doit veiller à ce qu’il n’y ait pas de malades, ni de pèlerins égarés. Ainsi, nous sensibilisons les pèlerins à se tenir dans de bonnes conditions. J’ai ainsi convoqué les patrons des agences pour les mettre en garde et les inviter à veiller et à surveiller leurs pèlerins car si, par exemple, un pèlerin s’égare le vendredi et ne se présente pas justement à Arafat, son hadj n’est pas accompli. Que les familles des pèlerins soient rassurées car leurs proches sont dans de bonnes mains». Interview.

 


Depuis dimanche, tous les pèlerins comoriens se retrouvent à la Mecque, après avoir accompli les rituelles de Médine où le prophète Muhammad fut inhumé. Quel constat dressez-vous par rapport à leur situation ?


 

D’abord, gloire à Allah. Nous remercions Dieu car ce n’est pas donné à tout le monde d’accomplir le cinquième pilier de l’islam. Je remercie également le chef de l’Etat pour sa volonté et son implication directe pour une bonne préparation du Hadj. Mes remerciements vont également aux chefs des agences de voyage pour leur collaboration quant à la préparation de ce pèlerinage, depuis les Comores jusqu’ici, en Arabie Saoudite. Cela fait une semaine depuis que nous avons quitté les Comores, car le premier contingent est parti le 28 juillet, les 1.250 pèlerins (sans compter le rajout) sont bien arrivés, d’abord à Médine et ont effectué les rituelles habituelles, et sont tous arrivés à la Mecque sains et saufs à l’hôtel Shuraka Al-hair, dans le quartier Jumeza, où ils sont logés. En ce moment même, je peux confirmer qu’aucune difficulté n’a été enregistrée.

 


Pourtant, on entend ici et là des avis contraires après l’installation des pèlerins à l’hôtel. Si réellement, difficultés il y a en a, comment vous vous préparez à vous en sortir ?


 

Cela ne manque pas. Chaque année, nous en enregistrons quelques unes. Et cela concerne la nourriture. Dernièrement, lors de la rencontre avec les pèlerins au foyer des femmes de Moroni, j’ai rappelé le coût de la vie à Médine est différent de celui de la Mecque. A la Mecque, les hôtels sont temporaires, ouverts uniquement pendant le hadj, contrairement à Médine qui est devenue une ville touristique, vu que le prophète Muhammad eut été inhumé là-bas. Alors, les hôtels n’ont pas le même standing que ceux de la Mecque, la vie également. Depuis l’année, dernière, j’ai pris la gestion de la nourriture des pèlerins. Je l’ai dit au foyer de femmes de Moroni que le pèlerin comorien doit laisser de côté les idées de bananes au coco, riz au mataba, et/ou du manioc. On devait oublier nos habitudes alimentaires. J’aime manger ceci, je n’aime cela. En tout cas ces difficultés sont rencontrées souvent avec les frères et sœurs de la diaspora. Ils veulent vivre les conditions de vie de la France. Pourtant on fait des efforts avec un petit déjeuner, un déjeuner et un dîner. Mais le Comorien veut imposer ses préférences. Il n’y a pas assez de piment, pas bien salé, entre autres.


Très clairement, qu’est-ce que vous voulez dire par là ?


 

Pour être clair, je me trouve avec ces difficultés avec une partie des pèlerins qui ne sont pas contents pour le moindre detail. Pourtant, ils sont logés dans l’un des plus beaux quartiers de la Mecque, Jumeza, où on trouve presque tout. On y trouve des restaurants, des boutiques, des mosquées, entre autres. Le pèlerin doit comprendre que les 5.000 francs versés ne valent pas les trois repas journaliers qu’on les lui offre. D’ailleurs, j’ai pensé proposer au gouvernement d’arrêter cette prise en charge, même si cela pénaliserait la plus grande partie des pèlerins, composée de 70% de personnes âgées. Je ne pense pas que ces gens-là protesteraient contre les bonnes conditions alimentaires instaurées : un petit déjeuner avec du thé au lait, du pain, du beurre, de la confiture, des œufs, entre autres ; un déjeuner avec du riz, une sauce de viande ou poulet, du lait, une pomme et/ou une banane ou une orange ; puis un dîner. Bref, ce sont les difficultés dont on parle. J’appelle tout le monde à comprendre qu’ici nous ne sommes pas venus revendiquer le luxe. On est venu en pèlerinage. Ici, Allah a voulu mettre son serviteur en épreuve.

 


Dans deux trois, quatre jours, les pèlerins seront à Arafat et Mina, deux des endroits les plus importants du hadj. Comment est-ce que vous vous préparez pour ces quatre jours de prières, avec moins de difficultés ?


 

Parmi les choses qui m’empêchent de dormir Arafat et Mina. Je fais tout pour que les pèlerins comoriens soient forts et en mesure de faire face aux épreuves et accomplir les prières de ces deux endroits. Ce qui fait que les conditions doivent être bonnes. On ne peut pas aller rester à la mosquée et oublier de manger. Il faut manger et être en bonne forme pour bien prier. Sinon, on peut être déshydraté.  Dans les années passées, on enregistrait des morts, car on ne veillait pas à cela. On pouvait avoir de l’argent et ne pas avoir à manger, car on ne savait pas quoi faire. On restait ainsi déshydraté et affamé. Pour Mina et Arafat, j’ai convoqué les chefs des agences pour réfléchir sur les préparatifs depuis dimanche. Le jour d’Arafat, c’est le samedi. On partira vendredi, à 16h. On passera par Mina. A Arafat, on y restera jusqu’au samedi à 18h, et partir par la suite pour revenir à Mina. Alors, on doit veiller à ce qu’il n’y ait pas de malades, ni de pèlerin égaré. Ainsi, nous sensibilisons les pèlerins à se tenir dans de bonnes conditions. J’ai ainsi convoqué les chefs des agences pour les mettre en garde et les inviter à veiller et à surveiller leurs pèlerins car si, par exemple, un pèlerin s’égare le vendredi et ne se présente pas justement à Arafat, son hadj deviendra nul. D’ailleurs, nous faisons tout le maximum pour que nos pèlerins soient au grand complet à Arafat. Même s’il est hospitalisé. On le met dans une ambulance et l’amène prier le Dhohr et le Ansr et le faire retourner par la suite à l’hôpital. Depuis dimanche, je discute avec les autorités saoudiennes pour régler les derniers points, voir comment allait-on installer les tentes, les matelas et les climatiseurs à Mina. Vérifier si le nombre de tentes est suffisant. Rien ne sera laissé au hasard. Chaque matin, je rencontre les responsables des agences pour des briefings afin d’accomplir le hadj avec le succès escompté.


Quel est votre message pour les familles des pèlerins ?


 

Qu’ils soient rassurés que leurs proches sont dans de bonnes mains. Qu’il sache également que mon objectif est de bien faciliter le hadj à nos pèlerins. J’ai dit aux pèlerins de me dire tout ce qui ne va pas pour que je puisse prendre les dispositions qui s’imposent. Je ne dors pas, je veille personnellement sur le bien-être des pèlerins. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucun souci majeur n’est enregistré. Qu’on reste dans les prières pour une bonne fin du hadj 2018.

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