Après sa sortie récente sur les conditions de déroulement de l’élection présidentielle 2024, le rappeur Rohff s’en prend, cette fois-ci, aux artistes et sportifs comoriens pour n’avoir pas pris position.
Alors qu’il pointe du doigt le parti au pouvoir qu’il accuse «d’opprimer et maltraiter la population», son petit frère, le rappeur Ikbal estime, lui, que la situation «est sous contrôle» et que c’est plutôt la faute à ceux qui envoient les jeunes à la manifestation. Ikbal est-il en train de soutenir que les manifestants ont été «manipulés» et qu’il ne s’agit pas d’un mouvement de défense de leurs propres intérêts ?
«Les artistes et sportifs comoriens qui méprisent la souffrance du peuple par un silence assourdissant et un parti pris hypocrite et oppressant par opportunisme et intérêts personnels. Ngamdji hadayawo. Vos blablas et petits gestes humanitaires filmés par ostentations et recherches de reconnaissances, sans fierté ni figure n’effaceront rien. Enfin, tout le monde a la place qu’il mérite.
Les Comoriens ne sont pas dupes, le temps passe vite», estime l’auteur de l’album La fierté des nôtres.
Quand le rappeur Rohff sermonne les artistes et parle «d’un parti pris hypocrite, par opportunisme et intérêt personnel», fait-il allusion à son petit frère Ikbal et la chanteuse Samra qui apportent ouvertement leur soutien à la mouvance présidentielle?
Est-on obligé de se positionner pour un camp ou pour l’autre? C’est, en tout cas, ce que semble laisser entendre l’auteur de l’opus La vie avant la mort sorti en 2001.
Ikbal : «Je n’ai rien vu de tout ça!»
«Un mois que je suis dans mon pays, les Comores. Je suis sur le terrain, je sais et je vois ce qui se passe… La situation à l’air d’être sous contrôle. Des tensions post-électorales ont déstabilisé la capitale, normal.
En Afrique les enjeux politiques sont presque vitaux pour certains. Leurs intérêts personnels passent avant la vie de leurs petits frères qu’ils envoient dans les rues pour commettre des crimes abominables», soutient, pour sa part, Ikbal dans son compte Instagram, ce qui lui a valu une marée d’insultes dans les réseaux sociaux.
En bon avocat, le rappeur Ikbal s’en prend, également, au panafricainiste, Kémi Seba, qui a déclaré que le chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani, assassinait ses concitoyens : «Je suis sur place depuis un moi et je n’ai pas vu ça. Il faut arrêter un moment, c’est trop», affirme-t-il.
«Les médiocres se joignent aux médiocres. Malheureusement, les récents évènements au pays vont diviser et casser la fierté nationale, pour beaucoup d’entre nous pendant cinq ans. La confiance, l’amour et le respect d’un peuple ne se force pas.
La communication hautaine, l’arrogance des mots, les sentiments de supériorité. Le manque de respect à la notabilité et l’indifférence, le mépris et les violences perpétrés contre le peuple et sa jeunesse prouvent que je ne me trompe pas…», martèle Rohff.