Un groupement d’Ong s’est réuni ce mardi 28 novembre au Jardin de la paix pour réfléchir sur une déclaration nationale relative aux droits de l’enfant. L’élaboration et la signature de cette déclaration, dite “Déclaration de Moroni sur la violence contre les enfants”, intervient après le constat, ces dernières années, de l’augmentation des cas de viols et de violences à l’égard des plus petits.
Pour ne citer que ces deux dernières années, 192 cas de viols et violences faits aux enfants ont été enregistrés en 2016 contre 165 en 2015,
relève ladite déclaration que nous nous sommes procurés. Sur les 192 cas recensés en 2016, seuls “59% des cas ont été transmis à la justice”, étaye le même document.
Face à ces chiffres “effrayants”, les Ong Cap, Fahar & Nour, Hifadhu, Mwana Tsiwa Mdzima, Subuti Wambe et Djama, ont pris la résolution d’œuvrer “main dans la main” pour “éradiquer les violences faites aux enfants en Union des Comores”.
Ensemble ils affirment “la dignité fondamentale de chaque garçon et de chaque fille” et réaffirment “l’impératif moral de protéger les enfants contre les préjudices, tels qu’ils sont consacrés et protégés dans les enseignements de toutes les communautés religieuses et spirituelles mondiales et dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et ses protocoles facultatifs”.
Ces six Ong déplorent, “malgré les nombreuses actions de sensibilisation, de prévention et d’accompagnement des victimes” menées des années durant, le manque d’accompagnement de l’État. Or, précise ladite déclaration, “sans le concours de l’État, les violences ne seront jamais éliminées”.
“Pas d’émergence sans la protection des enfants”
Elles plaident, “au titre de la convention des Nations unies pour la protection des enfants que notre pays a signée depuis les années 90”, pour la mise en œuvre d’un ensemble de “voies et moyens de renforcer la lutte contre les violences faites aux enfants”.
Parmi lesdits voies et moyens, l’application ferme des lois existantes en matière de violences faites aux enfants (lois Fatah et Mourad) ; la création d’infrastructures adéquates de prise en charge des enfants en danger et en conflit avec la loi ; le renforcement des moyens d’accompagnement des victimes du service d’écoute ; l’implication du corps enseignant dans les programmes de sensibilisation et prévention ; le financement d’une étude statistique nationale sur le recensement ; l’accompagnement et le renforcement des actions des Ong qui œuvrent pour la protection des enfants.
“Partout dans le monde, l’enfant est le socle d’une société. Ainsi, le degré de sa protection, de son éducation et de son épanouissement, détermine le degré de développement d’un pays. Il ne peut donc y avoir d’émergence sans protection de nos enfants”, parachève cette déclaration signée par les représentants des six Ong.