C’est un dossier qui n’aurait dû jamais sortir des murs de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). Depuis trois semaines, une information circule au sein de l’entreprise publique. Alors que le ministre de l’Énergie, Hamada Moussa (Aby) était en visite sur place, sa première chez le fournisseur national d’hydrocarbures, un cadre l’a interpellé au sujet de la probable disparition d’une quantité importante de carburant. On parle de trois camions de 15 000 litres d’essence chacun.
Selon le récit qui nous a été confirmé par diverses sources internes, il se trouve que l’affaire de ces camions citernes remplis d’essence jugée inutilisable, suscite de nombreuses interrogations. Le combustible, estimé à près de « 40 000 litres », d’après nos interlocuteurs, devait être brûlé.Une semaine après l’annonce, des responsables auraient cherché à savoir si l’opération a bien eu lieu ou pas. Mais ceux-ci n’auraient pas réussi à retrouver la moindre trace attestant que l’essence a bel et bien été brûlée dans un site quelconque.Cela a automatiquement donné lieu à des questionnements sur ce qu’est devenu ce carburant considéré comme frelaté. D’ailleurs, selon nos sources, le sujet s’est invité en conseil de direction. Devant tous les membres de celle-ci, un cadre a interpellé la hiérarchie laissant entendre que le combustible impropre n’aurait pas été brûlé.
Des preuves
Toutefois, il n’a fourni aucune preuve. Cette scène a été confirmée le mercredi par le ministère de l’Énergie et des hydrocarbures. Présent ce jour-là à la Sch, où il effectuait une visite de travail, Hamada Moussa, y a appris l’affaire. «On a juste balancé l’information devant tout le monde. Ce n’est pas au ministère de mener une enquête. Nous attendons d’abord que des éléments probants soient présentés. Si le carburant a été vendu à des stations que ce cadre saisisse formellement le ministre avec des preuves, en désignant les stations-services bénéficiaires. A ce moment-là, nous agirons en conséquence », a déclaré le conseiller technique du ministère de l’Énergie, Ben Abdallah Youssouf, contacté par Al-watwan pour savoir si le ministère de tutelle comptait se saisir du dossier.
L’ancien communicant de l’Onicor pense que le climat de malaise régnant entre une partie de la direction et des cadres qui se sentent marginalisés, expliquerait l’apparition de tels soupçons. Al-watwan a essayé depuis le mardi d’avoir la réaction de la direction de la Société comorienne des hydrocarbures, sans succès.Pas plus tard qu’avant-hier mercredi, votre journal a appelé l’inspecteur général, Mze Ali Azhar Ahmed, mais il n’a pas donné suite à nos relances. Y aura-t-il une enquête pour élucider cette affaire ?