Le patron de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) a rencontré les journalistes, le 9 août, pour clarifier la situation posée par la crise supposée du pétrole lampant dans le pays. Mgomri Oumara dit ne pas comprendre l’interminable file d’attente des usagers devant les stations-services où s’entassent chaque jour un nombre important de jerricans jaunes «laissant supposer une pénurie du pétrole lampant». Il a tout d’abord exprimé l’étonnement des responsables de la société d’Etat quand ils entendent ici et là des citoyens parler d’une pénurie des produits pétroliers sans s’informer de la situation. Mgomri Oumara affirme que l’entreprise publique dispose bien «d’une quantité suffisante». Le directeur général de la Sch s’interroge aussi sur cette panique entretenue seulement à Ngazidja. «Cette situation se vit que lorsque la Sch n’a pas assez de stocks. Et nous sommes loin de là. Nous avons actuellement 2 102 000 litres d’essence dont 1 145 149 litres d’essence à Ngazidja. Pour le gasoil, nous avons 3 718 000 litres dont 1 968 138 à Ngazidja. Pour le pétrole-lampant, et sans tenir compte des 350 000 litres de Hahaya, nous comptons 1 899 924 litres dont 600 459à Ngazidja», a-t-il avancé.
Pourquoi cette pénurie artificielle ?
A l’en croire, l’établissement public a une autonomie de plus quarante-cinq jours car les quantités de livraison journalières sont estimés à 50 000 litres pour l’essence, 115 000 litres pour le gasoil avec la Sonelec et les stations-services et 80 000 litres pour le pétrole-lampant dont moins de 45 000 à Ngazidja Le directeur général de la Sch a ensuite fait savoir que malgré cette quantité «suffisante» des hydrocarbures, la société attend l’arrivée de la prochaine cargaison au plus tard mi-août avec 10 000 tonnes. «Nous risquerons d’ailleurs de rencontrer des problèmes pour stocker les produits attendus car nous avons des millions de litres dans nos dépôts. Le 24 juin dernier, nous étions en attente d’une cargaison. Cette dernière est arrivée dix jours avant au point qu’elle était restée au port jusqu’au 24 juin pour pouvoir vendre les millions de litres existants avant de procéder au déchargement des 13 mille tonnes», a-t-il rappelé avant de s’interroger sur les raisons de cette pénurie «artificielle».
A l’entendre, certains veulent apparemment s’enrichir au détriment de la population à travers une revente illégale des produits. «C’est inacceptable de revendre le litre à 500 francs alors que le revendeur en achète à 250 francs au niveau des stations-services. Pourtant, ce sont les mêmes quantités d’approvisionnement habituelles», a-t-il martelé. Mgomri Oumara a, par ailleurs, annoncé qu’un contrôle sur terrain serait effectué incessamment si les jerricans continuent à s’entasser au niveau des stations-services.