Jusqu’à mercredi 10 décembre dernier, le projet portant création d’une société de transferts d’argent dénommée Huri Money était inconnu en tout cas pour la population. Bien que les responsables de Comores Telecom, continuaient à travailler sans tambour ni trompette pour son aboutissement.
Personne ne se targuait de connaitre son évolution. Ce n’est qu’en début de cette semaine que le conseil d’administration de ladite société avait été mis en place et que les informations circulaient sur ce projet. A la grande surprise, l’on a appris la fin des activités de cette société, mort-née. La raison ? Le ministère des Finances aurait saisi le président du tribunal pour solliciter l’arrêt des activités de Huri Money.
Les motifs avancés par le ministère seraient le non-respect des procédures établies pour la mise en place d’une société comme celle-ci, avons-nous appris auprès de source judiciaire. Autre grief cité par cette dernière et qui aurait été signalé par le ministère des Finances, les responsables de la société n’auraient pas averti les autorités.
Ces deux principales raisons auraient été à l’origine de la suspension des activités de Huri Money. Malgré tout cela, nous avons essayé de confirmer ces informations auprès de la partie plaignante en vain.
Dans la foulée, un décret présidentiel signé le 10 décembre par le chef de l’Etat Azali Assoumani ordonnait la dissolution de la société anonyme Huri Money. Ce décret N° 18-003/PR dont Al-watwan a pu avoir une copie déclare dans son article 1, le seul d’ailleurs du document, que
est dissoute la société anonyme Huri Money S.A dont le siège social est à Oasis Moroni.
Le ministre des Finances et du budget, Saïd Ali Saïd Cheyhane est ordonné de nommer le liquidateur qui accomplira sa mission conformément aux lois et règlements sur les sociétés commerciales en vigueur.
Non-respect des procédures
Cependant, une question se pose. Le directeur général de Comores Telecom a-t-il ou non brulé les étapes ? Difficile de répondre pour le moment à cette question car elle est portée devant la justice. Toutefois, un haut cadre de Comores Telecom proche du dossier préférant requérir l’anonymat nous a un peu expliqué ce dossier devenu trop sensible.
Selon lui, ce projet de Huri Money daterait de la période où Abiamri Mahamoud et Said Bouhtane dirigeaient Comores Telecom en investissant environ 1 milliard de francs comoriens. Oumara Mgomri aurait repris le flambeau dès son arrivée à la tête de la société en essayant d’obtenir l’agrément de la Banque Centrale.
Le nouveau patron de cette dernière aurait demandé à ce qu’il y ait un compte dans lequel le capital de la société Huri Money (300 millions de nos francs) allait être versé, et que tout devrait être conforme aux statuts de l’Ohada.
Deux conditions posées par le gouverneur de la Bcc, Younoussa Imani, si l’on en croit les propos de notre source. Celle-ci affirme que le directeur de Comores Telecom informait ses supérieurs sur l’évolution du dossier et que seules les dernières décisions n’avaient pas pu aller en conseil, ce cadre se dit stupéfait par le statuquo.
Je ne comprends pas ce qui s’est raconté un peu partout alors que le gouvernement était informé. Car ils savaient tous l’évolution du projet. Certes des personnes ont été appelées à diriger la société. Mais ils n’allaient pas bénéficier des nouveaux salaires car ces nominations revenaient au président de la République. Nous voulions garder la forme pour accélérer le processus en attendant l’agrément. D’ailleurs c’était le conseil des directeurs qui choisissaient ces personnes, nous a-t-il raconté
estimant que la cause de cette situation serait le refus de Comores Telecom de verser les 300 millions au greffe tel qu’il a été demandé.