Trois sociétés d’Etat au moins ont du mal à honorer les salaires de leurs personnels. Il s’agit des Aéroports des Comores (ex Aimpsi), de Com’Air Assistance et de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede).Pour le cas de la première société, un cadre interrogé a indiqué, sous le sceau de l’anonymat, que «les agents payés par l’Afg [anciennement Bic, ou Banque pour l’industrie et le commerce] accusent 4 mois d’arriérés, de même pour ceux qui ont leurs comptes à Exim Bank. Ceux de la Snpsf [Société nationale des postes et services financiers, devenue la Banque postale des Comores] totalisent 5 mois d’impayés». Quant aux cotisations de la société à la Caisse de retraite, «elles ne sont pas versées depuis 2018». La masse salariale, à l’en croire, est de 100 millions de francs par mois. Le montant est confirmé par le directeur général de l’entreprise publique, Maamoune Chakira. Contacté sur la messagerie WhatsApp lundi dernier, il a ajouté que «que les revenus mensuels» étaient de «120 à 140 millions».
«La Sonede est au bord de la faillite»
S’il dit compter «sur la haute saison pour résorber les retards», il n’a admis «que 3 mois» d’arriérés, alors que notre interlocuteur anonyme parle, lui, de «3 à 5 mois». Ce dernier assure que la société d’Etat comptabiliserait entre 530 et 771 agents, un chiffre que le patron d’Adc a refusé de commenter.En ce qui concerne Com’Air, la société chargée de l’assistance au sol à l’aéroport, elle cumulerait six mois d’arriérés de salaire, avec une masse salariale avoisinant les 83 millions de francs et un effectif estimé à 519 employés. L’information a été communiquée par un employé souhaitant rester anonyme. Contacté par téléphone et via WhatsApp, le directeur général, Omar Mohamed, n’a pas répondu à nos sollicitations.
Et enfin, il y a la Sonede. La semaine dernière, sa hiérarchie s’est livrée à la presse et a reconnu un retard de 3 mois dans le paiement des salaires. Mais ni son directeur commercial, Chakira Maliki, ni son directeur général, Soundi Goulam, n’ont accepté de livrer le montant de la masse salariale et l’effectif de son personnel. Tous les deux estiment que «cela relève du secret». «Notre société a du mal à faire du recouvrement, c’est là notre principale difficulté», a regretté le directeur général. Et d’énumérer, «la Société comorienne des hydrocarbures, El-Maarouf, Aéroport des Comores, l’Armée nationale de développement, Beit-Salam, la Direction générale de la sécurité civile, la pelouse du stade Omnisport de Malouzini», entre autres, comme les mauvais « payeurs ». Autrement dit, ceux qui ne paient pas toujours à temps leurs camions d’eau. Au cours de notre entretien téléphonique, il a déclaré que «la Sonede est au bord de la faillite», que «l’Etat doit la subventionner». Il a ajouté «Ou alors que l’État nous donne l’autorisation de fermer le robinet de ces mauvais payeurs».