La Caisse des retraites des Comores se retrouve confrontée aux sociétés qui ne cotisent pas, ou alors pas régulièrement. Pour mener à bien sa mission, l’établissement peut compter sur l’appui de ses partenaires, notamment l’Agence nationale pour la promotion des investissements(Anpi) ou encore l’Union des chambres de commerce. Mais elle doit, surtout, compter sur la cotisation des entreprises. Si des sociétés comme Comores Télécom, la société comorienne des hydrocarbures (Sch) ou encore les banques assurent régulièrement l’après carrière de leurs employés, d’autres ne se souscrivent pas à cette obligation.
Et, d’après la directrice générale de l’institution, Fatima Moegni Afretane, “les entreprises du secteur public sont les plus concernées par ce problème”. Elle affirme que “des sociétés comme l’Aéroport international Moroni prince Saïd Ibrahim, des pharmacies, la Sonelec et la Sonede ne cotisent pas à la caisse”, une politique qui ferait des employés, les dindons de la farce.
A qui la faute ?
Conformément au Code du travail, la Caisse des retraites gère trois secteurs : la Fonction publique, les parlementaires et le secteur privé. Et, à chaque fin du mois, des prélèvements sont opérés sur les revenus des salariés. Dans le cadre de la Fonction publique, “l’institution se doit de cotiser 14% : 10% de l’employeur et 4% de l’employé. Pour le secteur privée, on prélève 8% : 3% du salarié et 5% de l’employeur”, a fait savoir Fatima Moegni Afretane. Le troisième secteur est celui des parlementaires dont le prélèvement “s’élèveraient à 26% : 16% de l’élu et 10% de l’Etat”. Mais le problème se pose dans le versement de ces revenus, lesquels “devraient assurer la retraite des salariés mais certains employeurs ne viennent pas les verser”, a regretté Fatima Moegni.
Cette dernière parle d’un “crime”, qui toucherait aussi bien les sociétés concernées que la Caisse des retraites. “Ce mécanisme crée un déséquilibre dans les sociétés car il empêche le rajeunissement du personnel”, a déclaré Fatima Mouigni. Du côté de la Caisse des retraites, elle fait face à de nombreuses critiques, une fois que l’employé fraichement retraité, se retrouve sans pension. “Plus de cotisation renvoie à plus de pension. Malheureusement, certains retraités se voient, à la fin de leur carrière, imposés des tarifs par ce que leurs employeurs n’ont pas assuré leur pension. Et, c’est la Caisse des retraites qui doit essuyer les critiques de l’opinion”, a pesté la directrice générale. Des sociétés du secteur privé comme les établissements Nassib sont aussi pointés du doigt, mais leur directeur général, Chamsoudine Ahmed, évoque un problème de genèse au sein de la Caisse des retraites. “Il y’a un manque criant de clarté. La Caisse des retraites couvre, à la base, les pensions des fonctionnaires et non du secteur privé”, devait rappeler le président de la Chambre de commerce.
Par ailleurs, l’opérateur ne ferme pas la porte quant à une éventuelle cotisation. “J’ai déjà approché la directrice générale de la Caisse pour qu’on revoit, ensemble, les conditions de cotisation du secteur privé. Car notre réticence est due à un manque d’assurance. Un fonctionnaire reste un fonctionnaire et bénéficiera, quoi qu’il en soit, de sa cotisation. Les agents du secteur privé sont eux mouvants, et changent d’employeur couramment. Au final, nous sommes perdants car nous accumulons des cotisations de trois à quatre ans d’employés qui, du jour au lendemain, ne sont plus les nôtres. On préfère les indemniser, le jour de leur retraite venu”, dit-il.
Housni Hassani