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Soins et cosmétique I Les instituts de beauté et les salons de coiffure frappés de plein fouet par la crise sanitaire

Soins et cosmétique I Les instituts de beauté et les salons de coiffure frappés de plein fouet par la crise sanitaire

Société | -

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Cela fait près d’une année que les instituts de beauté et les salons de coiffures sont frappés de plein fouet par les conséquences de la crise sanitaire. L’ambiance est morose et beaucoup ont dû se séparer d’une partie de leurs personnels pour espérer survivre à la pandémie.

 

Moina Halima a la trentaine, elle évolue dans le monde de l’information. Elle a l’habitude, depuis qu’elle est active de se rendre tous les mois chez une esthéticienne pour des soins du corps et de temps en temps dans un salon de coiffure de la capitale, Moroni. Cependant, depuis l’avènement de la Covid-19, elle a peur de se rendre dans les instituts de beauté. « Mes sourcils sont épilés avec du fil et cet exercice impose une réelle promiscuité entre la professionnelle et moi, du coup je préfère ne pas y aller, tant pis s’ils sont broussailleux», a-t-elle témoigné. La jeune cadre poursuit : «  j’ai l’habitude aussi de faire des soins du visage de façon assez régulière mais cette activité demande également une très grande proximité entre l’esthéticienne et moi, la dernière fois que je l’ai fait remonte à plusieurs mois, cette deuxième vague, clairement me fait peur». Pour la jeune femme, il est quasi-impossible de se rendre dans un institut de beauté et de respecter les mesures de distanciation physique.


La crise sanitaire a durablement impacté les salons de coiffure et les instituts de beauté même si pour l’heure, il est difficile d’en mesurer l’impact. La peur de se présenter dans un institut est grande pour cette partie de la population qui a peur d’attraper le virus en voulant essayer une nouvelle coupe de cheveux. Il y a la peur d’être infectée par la Covid-19 mais aussi et surtout la suspension des festivités de mariages, durant lesquelles les femmes investissent les salons de coiffure.

Au Palais des Princesses ce jeudi, il n’y a pas grand-monde. Cet institut qui présente une large palette de choix (onglerie, épilation, massage, salon de coiffure) fait grise mine. A en croire la gérante de l’institut Asma Kalfane, en 7 ans, elle n’a jamais autant fait face à de difficultés que durant cette période. En 2020, il n’y a pas eu de grand-mariage ni de mariage du tout durant les grandes vacances. « Nous n’avons presque pas travaillé entre juin et août parce que les gens ont tendance à se faire beaux lors des mariages », a-t-elle déclaré.

Avec la crise sanitaire, cette jolie quadragénaire n’accueille, à l’en croire, que deux clientes par jour au mieux. Il y a des jours où personne ne se présente. « Avant la Covid-19, en semaine, nous avions jusqu’à 5 clientes par jours et plus d’une dizaine le week-end », a précisé la gérante. Du coup, celle-ci a dû se séparer de deux employées. « J’ai choisi de garder trois salariées et de me séparer du reste car les charges sont importantes alors que l’activité a baissé de façon drastique », a-t-elle regretté. Toutefois, cette esthéticienne de formation fait de son mieux afin d’éviter de mettre la clé sous la porte. « J’ai recours à des promotions pour attirer la clientèle ; tout cela demande beaucoup de travail parce que le protocole sanitaire impose de changer les serviettes tout le temps », a-t-elle fait observer.


Pour l’institut de beauté sis à Ambassadeur ‘’ Bestywomen’’ qui a vu le jour en octobre 2019, a été contrainte de faire face aux conséquences de la crise sanitaire quelques mois après son lancement. « Nous avons fait le choix de ne pas réduire notre personnel parce que nous tenons quand même à assurer le même service à nos clientes. Nous respectons les mesures barrières mais malgré tout, certaines ont peur de se présenter alors que nous devons apprendre à vivre avec ce virus » a plaidé l’une des fondatrices de l’institut Mohamed Tahamida.

Le salon le plus connu de la place, «Gwagwa Coiffure» n’est pas épargné par la crise avec une réduction du nombre de clients, conséquence de la crise sanitaire et de l’arrêt des festivités de mariage.Le célèbre coiffeur a dû mal à assurer les charges de la location de son salon et de la masse salariale si bien qu’il a dû se séparer d’une partie de son personnel. «En 26 ans de carrière, je n’ai jamais été confronté à cette situation, heureusement le propriétaire de mon local est compréhensif», a déclaré Gwagwa. Celui-ci a trouvé la parade pour maintenir la tête hors de l’eau le temps que passe la tempête. « Ils sont payés par rapport aux revenus journaliers», a-t-il fait savoir. Le secteur de la beauté comme tant d’autres qui mérite un accompagnement.

Hissane Mhoma, stagiaire

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