Depuis plus de deux semaines, le quotidien d’Ahamadi Gamal, plus connu sous le nom de Kamal Mohamed Ramadhoine, est rythmé par l’inquiétude, les allers-retours à l’hôpital El- Maarouf et la peur de perdre sa fille de 12 ans. L’habitant de Vwadjuu vit un véritable calvaire depuis que l’état de santé de sa fille s’est aggravé à la suite d’une opération pour soigner une appendicite, qui aurait mal tourné. Tout a commencé le 6 octobre. La jeune fille reprend le chemin de l’école après les vacances. Mais sur la route, avec les nids-de-poule et la chaleur, elle commence à se plaindre de douleurs abdominales. Pensant à une simple fatigue, la famille attend. Mais les douleurs persistent et s’intensifient. Trois jours plus tard, la situation devient critique. «On l’a emmenée d’urgence à l’hôpital.
Les médecins ont diagnostiqué une appendicite et ont décidé de l’opérer», raconte son père, d’une voix fatiguée mais posée. L’opération a eu lieu le 8 octobre. Depuis, la fillette n’a pas quitté son lit d’hôpital. «Ils m’ont expliqué qu’ils avaient oublié de traiter quelque chose à l’intérieur. Il y a un liquide nauséabonde qui coule depuis plusieurs jours. Je ne comprends pas tout, mais je vois bien que mon enfant souffre encore», confie-t-il. Malgré la gravité de la situation, le père ne veut pas accuser le corps médical. Au contraire, il exprime sa reconnaissance pour les efforts du personnel hospitalier.
«Les médecins et infirmiers nous aident pour les examens, je leur suis reconnaissant. Mais je reste un père avant tout, et je veux juste le bien-être de mon enfant», confie ce dernier. Pour Ahamadi, les difficultés ne sont pas seulement médicales, mais aussi financières. Employé comme gardien, il vit modestement avec sa femme, aujourd’hui enceinte. «Ma femme ne travaille pas. Nous avons déjà des dettes à l’hôpital El Maarouf. Même pour l’opération, je n’ai pu payer que la moitié avec de l’argent emprunté.
Il reste encore une somme à régler. J’ai dû encore emprunter de l’argent pour les médicaments», soupire-t-il. Lui qui espérait déjà pouvoir sortir de l’hôpital avec sa fille, se retrouve pris au piège entre les factures et la peur d’une rechute. «Les médecins disent qu’elle va un peu mieux et qu’elle peut sortir, mais moi, je vois qu’elle n’est pas complètement guérie. J’ai peur de la ramener à la maison dans cet état», se plaint le père de famille.
Un appel à l’aide
Aujourd’hui, il lance un appel à la solidarité nationale. Il demande qu’une évacuation médicale soit envisagée, « même vers une autre île de l’Union des Comores », où des soins complémentaires pourraient être suivis. «Je ne rêve pas de l’international parce que je n’ai aucun moyen. Non plus, je ne cherche pas à me plaindre, je demande juste une chance de plus pour ma fille. S’il faut qu’elle parte ailleurs pour être mieux soignée, qu’on m’aide à le faire», supplie-t-il. La jeune fille, élève en classe de 6eme, rêve quant à elle simplement de retourner à l’école, retrouver ses amis et reprendre une vie normale. En attendant, son père garde espoir et prie pour que des âmes bienveillantes l’appellent (son numéro est 4392144) pour lui offrir leur aide.

