Le directeur général de la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), Soundi Goulam, a effectué, vendredi dernier dans l’enceinte de la société son premier contact avec le personnel. Cinq mois après la publication des décrets portant la scission de Ma-mwe en deux sociétés, les 150 agents de la Sonede sont actuellement connus. Bien que l’accès à l’eau potable dans le pays soit estimé à 15%, le patron de Sonede s’est montré convaincu qu’avec la volonté et la détermination du personnel, le défi pourra être relevé parce qu’elle est une société d’Etat comme tant d’autres. «Avec ce taux d’accès à l’eau potable, nous allons tout reprendre en mettant l’accent dans un premier temps dans la capitale», est-il conscient.
Il a, dans ce cadre, expliqué que, comme la direction de l’eau était purement technique il y a deux ans, des objectifs spécifiques devront être réalisés urgemment comme la mise en place des différentes directions régionales dans les îles. Selon lui, ses 150 agents doivent tous être à pied d’œuvre pour assurer une distribution et un accès réguliers de l’eau à la clientèle.
«Que chacun de nos agents ait confiance en cette nouvelle société. Tout le monde est obligé de travailler parce que la commercialisation de l’eau n’a pas été effective. Nous pouvons bel et bien relever ce défi. Maintenant, nous avons le devoir de distribuer de l’eau partout dans le pays», a-t-il rassuré.
Le directeur général, Soundi Goulam a détaillé son projet de commercialisation de l’eau qui doit prendre forme à partir du premier trimestre de 2019, notamment par la mise en bouteille de l’eau pour que Sonede dispose de l’eau minérale à partir de cette année. «Certains se servent de notre source pour une mise en bouteille», a-t-il illustré.
Il a évoqué également le cas des bornes fontaines publiques alimentées par l’ancienne société. A l’entendre, il compte mettre fin à l’exploitation sauvage de ces points d’approvisionnement en eau. «Heureusement, les responsables de l’ancienne direction de l’eau sont reconduits à leurs postes. Nous devons procéder à la normalisation des bornes fontaines publiques. Nous allons les limiter et allons les facturer à une somme symbolique. Parce que rien n’est gratuit», a-t-il martelé.
Le patron de la Sonede s’est montré optimiste par rapport au développement du secteur de l’eau à l’avenir. Il a ainsi fait savoir que plusieurs partenaires internationaux n’ont pas pu accompagner la direction de l’eau de l’ancienne Ma-mwe à cause de l’unification de la gestion de l’eau et celle de l’électricité. «Il y a maintenant l’appui budgétaire de la Banque africaine de développement (Bad), le projet du Fonds vert qui vise l’approvisionnement en eau au niveau des trois îles à hauteur de près de 22 milliards de francs, le projet financé par les Saoudiens pour augmenter la capacité de stockage. Tout ça pour un approvisionnement en eau 24h/24», a-t-il cité.
A rappeler que les représentants des acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement se sont réunis, en octobre dernier, pour revoir et valider techniquement le projet du code de l’eau.
L’un des objectifs de cette rencontre a été également de redynamiser le comité sectoriel eau et assainissement en s’appropriant de la révision dudit code et d’informer les acteurs des nouvelles décisions. Selon une note technique remise aux journalistes, la situation du secteur de l’eau potable et de l’assainissement aux Comores est «préoccupante».
Un mois avant cette rencontre, les décrets portant cette scission sont tombés et Ma-mwe s’est transformée en deux sociétés.
Elles sont respectivement appelées Sonelec (Société nationale de l’électricité) et Sonede (Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux).
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