Le nouveau directeur général de la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec), dans une rencontre avec la presse le week-end dernier, a lié les fortes perturbations de la fourniture du courant à une hausse de prix du litre de gasoil pour la Sonelec. “La fourniture d’électricité connaît de fortes perturbations depuis plusieurs mois dues principalement à la diminution de la production, à une difficulté d’approvisionnement en gasoil et à la hausse de 5 % du litre de gasoil pour la Sonelec”, peut-on lire sur le communiqué de presse.
Bien que la revue à la hausse du prix du gasoil ne soit pus la seule contrainte entrainant les délestages prolongés, la motivation de la décision d’augmenter le prix du litre auprès de l’établissement public de la production et de la distribution du courant ne sont toujours pas expliqués. Au lieu d’un coût de revient de 300 francs, “l’ex-Ma-mwe est soumis, depuis des mois, à se procurer le litre du gasoil à 315 francs”. Soit une augmentation de 900 mille francs par jour et donc 27 millions de francs mensuels.
Il en résulte que l’achat mensuel du gasoil passe de “540 millions de francs à 567 millions de francs”.
Un coût financier non-négligeable pour la Sonelec au moment où celle-ci doit des sommes importantes à la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). “Avec les impayés qui s’élèvent à 320 millions de francs, nous avons revu sa livraison à la baisse. Nous livrons 40 mille litres de gasoil au lieu des 60 mille habituels”, laisse savoir dernièrement la direction générale de la Sch dans nos colonnes.
Une source au sein du ministère de l’Energie, qui préfère garder l’anonymat, parle “d’un courrier de la Société comorienne des hydrocarbures” adressé, au début de cette année, à la Sonelec annonçant “la revue à la hausse du prix du litre” du gasoil. “Le litre du gasoil coûtait 300 francs à la Sonelec avant 2020. Et c’est à cause d’une note ministérielle fixant ce prix, considérée à l’époque comme hors taxe, que la donne a changé”. “Un moyen pour supporter les coûts de la société d’Etat. Les deux sociétés ne faisaient jusqu’en début de cette année qu’exécuter une décision du gouvernement”, se souvient notre interlocuteur, donnant l’impression que les motivations de la hausse de 5% “restent inexpliquées”.
Sans prendre la défense de la Sch au sujet de cette hausse du prix du litre, notre source révèle que la “fameuse” note ministérielle, fixant le litre du gasoil à 300 francs pour la Société nationale de l’électricité reste “introuvable”, selon lui, dans toutes les institutions concernées. Pourtant, “le patron de la société d’Etat demande ladite note avant de revenir sur sa décision. Il y a eu certes une hausse du prix, mais le prix de 315 francs est toujours hors taxe. Malheureusement, personne ne sait où est archivée la note du gouvernement. Il parait que ce nouveau prix reste le vrai coût de revient”, indique notre source du ministère de l’Energie. Al-watwan a tenté de contacter le directeur général de la Sch pour plus de précisions, en vain.
