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Sonelec I Le directeur démissionne après quatre ans à la tête de l’entreprise

Sonelec I Le directeur démissionne après quatre ans à la tête de l’entreprise

Société | -   Nazir Nazi

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Soilihi Mohamed Djounaid, directeur général de la Sonelec depuis 2020, justifie sa décision en évoquant des défis persistants et la nécessité de renouveler l’équipe dirigeante de l’entreprise pour mieux affronter l’avenir.

 

Soilihi Mohamed Djounaid, qui a dirigé la Société nationale de l’électricité (Sonelec) pendant près de quatre ans, a annoncé sa démission hier, mardi 22 octobre, lors d’un point de presse tenue au siège de l’entreprise. Après avoir dressé le bilan de sa mission et présenté les perspectives d’évolution de l’entreprise, il a énoncé les défis actuels et estimé que leur gestion nécessitait un « renouveau ». Il a déclaré que sa décision faisait suite « au constat persistant de certains défis qui affectent la continuité du service et la satisfaction des clients, malgré les progrès accomplis par l’établissement au cours de ces quatre années».

La fraude et les défauts de paiement

«Les Comoriens attendent une alimentation électrique immédiate, mais je n’ai pas de solutions immédiates. C’est pourquoi j’ai adressé ma lettre de démission à Son Excellence le président de l’Union des Comores, qui l’a acceptée. Ma démission prend effet à partir d’aujourd’hui. Une période de transition sera observée jusqu’au vendredi 25 octobre pour assurer la continuité des différents dossiers et projets en cours », a-t-il annoncé à son personnel, qui a été surpris par sa décision.


Le directeur a rappelé les trois principaux défis auxquels il a été confronté dès sa nomination à la tête de l’entreprise en décembre 2020 : la fraude et les défauts de paiement, le coût élevé de l’exploitation et de l’entretien des centrales thermiques, ainsi que les défaillances techniques. Concernant la fraude et les défauts de paiement, il a relevé un déficit d’environ 3 milliards de francs en 2023, « malgré un excédent brut d’exploitation positif d’environ 216 millions ».

Il a exprimé sa préoccupation face à « un taux de production non facturée élevé », attribué à des défaillances techniques telles que « les pertes de lignes, les branchements illégaux, les vols d’électricité, les défauts de recouvrement et les erreurs de facturation, totalisant jusqu’à 44% de la production annuelle non facturée, représentant des pertes financières d’environ 8,9 milliards de francs chaque année ». Il a préconisé la transparence comme réponse principale à ces défis.

Il a également annoncé l’engagement d’un cabinet international pour une mission d’audit de six mois afin d’établir les comptes de l’établissement de 2019 à 2023, ainsi que la modernisation du réseau électrique grâce à des financements obtenus auprès de divers partenaires au développement, afin de remédier aux défaillances techniques dues au vieillissement du réseau. Mohamed Soilihi Djounaid a, en outre, informé que l’entreprise avait acquis un système Erp en cours d’installation pour optimiser tous les processus opérationnels, améliorer la lutte contre la fraude et réduire les erreurs de facturation.

Concernant la lutte contre la fraude, il a mentionné un financement de la Banque mondiale pour l’acquisition de 100.000 compteurs intelligents, ainsi que le programme «Empowerment» des clients pour un contrôle accru de leur consommation d’électricité et le «Smart Recharge» via les plateformes numériques. En ce qui concerne le coût élevé de l’exploitation des centrales thermiques, il a évoqué le passage à une transition énergétique avec la construction de centrales photovoltaïques.


Il a annoncé la construction prochaine de huit nouvelles centrales solaires qui seront opérationnelles d’ici 2026 sur l’ensemble des îles, après « les succès des centrales de Pomoni à Ndzuani et de Fumbuni à Ngazidja » mises en service en 2021. Il a promis que les centrales solaires de Mitsamihuli (3 MW) et Oichili (6,3 MW) seront opérationnelles d’ici à la fin de l’année 2024, et contribueront ainsi à réduire les coûts d’exploitation des centrales thermiques et à diminuer la dépendance au gasoil à long terme.
Pour résoudre les défis techniques, il a annoncé la signature d’accords de coopération avec l’Office national de l’électricité et de l’eau du Maroc (Onee), qui fournira un soutien technique pour renforcer les capacités et améliorer l’exploitation des centrales.

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