Loin de louer une situation qui était déjà chaotique et de saluer l’incompétence d’un secteur budgétivore, il faut reconnaitre aux directeurs et aux gouvernements passés, une action qui était devenue sacrée pour eux : la fourniture de l’électricité pendant le mois de Ramadhwani. Cette situation était déjà un signe d’incompétence, car comment comprendre qu’une entreprise ne remplisse sa seule mission que pendant un seul mois de l’année ? Les Comoriens étaient alors loin d’imaginer que même ce minimum, déjà un luxe, viendrait à manquer.
«Un monopole mal géré»
Nous sommes aujourd’hui le 12 du mois de Ramadhwani, et la grande majorité du pays est plongée dans le noir pendant l’iftar, le moment le plus important pour les Comoriens en termes de fourniture d’électricité. Pour de nombreux Comoriens, le directeur général de la Sonelec, Soilihi Mohamed Djounaid, est loin de remplir sa seule et unique mission. La Sonelec, qui ne compte aucun concurrent et bénéficie d’un appui important du gouvernement, n’est pas en mesure de répondre aux attentes de ses clients.
«Mensonges et obscurantisme»
Souvenez-vous lorsque, le samedi 19 décembre 2020, une éternité, Soilihi Mohamed Djounaid annonçait en grande pompe lors de sa prise de fonction qu’il allait «rétablir la situation en 90 jours». Nous sommes maintenant le 4 avril 2023, mais qui compte, de toute façon ? En fin d’année 2022, il a reconnu «les difficultés liées à la production de mégawatts, tout en exposant les problèmes rencontrés par ses techniciens en cette période. Selon lui, la situation devrait revenir à la normale d’ici la fin de la semaine», rapportait notre numéro du 1er décembre 2022 après l’avoir interrogé.
La suite, nous la connaissons tous.Et voilà que maintenant, face aux critiques, le patron tente de justifier l’injustifiable en évoquant «l’approvisionnement tardif des pièces de révisons». Il présente des excuses, mais seulement en commentaire d’un tweet posté sur Tweeter. «Nous présentons nos excuses à tous nos clients pour ces délestages. Encore quelques jours pour y arriver...merci.» Beaucoup de Comoriens veulent bien le croire.
«Promesses non tenues»
Nous retiendrons surtout les excuses, bien que présentées là où on ne les attendait pas. Car oui, la seule plateforme utilisée par la Sonelec est sa page Facebook. Et sur cette page, nous ne trouvons aucune once d’excuse... Sans doute parce que cela prend du temps de faire le tour de l’île pour rompre le jeûne auprès des partisans du parti au pouvoir. L’avantage est que le courant est souvent fourni là où ces tournées ont lieu. Vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire pour avoir du courant durant l’iftar.