Près d’une semaine après la déclaration du gouverneur de Ndzuani sur la détention de l’ancien président de la République Ahmed Abdallah Sambi (lire notre édition du jeudi 3 décembre dernier), le ministre de la Justice Mohamed Housseini Djamalilail a regretté la sortie médiatique du gouverneur. Dans un entretien accordé à Al-watwan hier dans son bureau, le Garde des sceaux a condamné les propos du gouverneur.
“J’ai entendu la déclaration du gouverneur de Ndzuani. C’est regrettable que de tels propos soient prononcés par une autorité. Le fait de qualifier d’incompétents nos magistrats à cause du dossier de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi dépasse les limites”, dira-t-il avant d’annoncer que l’enquête est “en bonne voie et le juge en charge du dossier est compétent. Les Comoriens ont besoin de savoir la vérité, ils doivent comprendre qu’il ne s’agit pas d’un simple délit, mais d’une affaire de détournement de deniers publics”.
Il expliquera que la loi 92 est claire : “la détention provisoire pour des faits de détournement de deniers publics est indéterminée. Pour un crime, la détention est d’un an renouvelable. Et pour un délit, la détention est de quatre mois prolongé une seule fois, ce qui donne huit mois maximum”.Pour l’ancien procureur, “ce n’est pas la première fois qu’une enquête prend beaucoup de temps. Mais, je vous rassure que l’enquête est en bonne voie.
Quand il s’agit d’une procédure de détournement de deniers publics, l’enquête est très longue selon le quantum des sommes d’argent supposés détournés. Le quantum de l’argent joue un rôle sur la sanction. Ainsi, les magistrats en charge de ce dossier sont très vigilants et prennent le temps nécessaire pour faire un travail efficace”.
“L’enquête est en bonne voie”
Le Garde des sceaux assure que “les juges ne sont pas dépassés par l’affaire. Ils travaillent efficacement dans leurs affaires et nous sommes convaincus que tout se passe bien”. A l’en croire, “la juridiction qui jugera le président Sambi est celle qui se prononcera sur la sentence. Le juge d’instruction instruit à charge et à décharge. Mais la dernière décision sera prononcée par une juridiction sous l’autorité de magistrats de siège indépendants.
C’est elle qui va se prononcer sur la condamnation ou la relaxe de l’ancien président”, dit-il. Par ailleurs, le ministre de la Justice est revenu sur la demande du gouverneur qui a sollicité le président de gracier le président Sambi. Sur ce point, Mouhamed Houseini Djamalilail annonce que “le président ne peut pas gracier une personne qui n’a pas été condamnée”.
Chamsoudine Said Mhadji