Une cérémonie de remise de chèques à des entrepreneurs du secteur agricole a eu lieu hier lundi 8 septembre à l’hôtel Le Retaj de Moroni. Organisée par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Artisanat dans le cadre du Projet d’Urgence d’appui à la production agricole (Aefpf-Comores), cette initiative vise à soutenir les importateurs de provende et les multiplicateurs de semences, dans un contexte marqué par des enjeux de sécurité alimentaire.
La cérémonie a réuni plusieurs autorités du secteur, dont le ministre Daniel Ali Bandar, accompagné de son cabinet et des directions sous tutelle, ainsi que le coordinateur du projet, Mohamed Nadjib Youssouf. Des représentants des partenaires techniques et financiers, ainsi que les bénéficiaires eux-mêmes, étaient également présents.
Dans son allocution, le ministre a mis en avant le rôle essentiel que jouent les entrepreneurs agricoles dans le développement économique du pays. Il a salué leur engagement et les a invités à aller plus loin, en respectant les règles commerciales tout en veillant à rendre leurs produits accessibles à la population.
Il a rappelé qu’auparavant, c’était l’État qui importait directement les intrants agricoles, mais que cette responsabilité revient désormais aux acteurs privés grâce à l’appui du projet. Une évolution qui, selon lui, témoigne de la volonté du gouvernement de renforcer la production locale et de préparer le terrain à la création d’une unité de fabrication de provende sur le territoire national.
Améliorer l’offre alimentaire locale
De son côté, le coordinateur du projet a détaillé les ambitions de cette opération. Selon lui, il s’agit avant tout de renforcer la capacité de production agricole du pays, en permettant aux exploitants d’accéder plus facilement aux semences et aux aliments pour bétail. Cette démarche répond aussi à une nécessité stratégique, dans un contexte international instable qui impacte les chaînes d’approvisionnement. En soutenant la relance de certaines cultures vivrières et l’élevage, le projet entend améliorer l’offre alimentaire locale tout en réduisant la dépendance extérieure.
Des chèques d’un montant total de 122 millions de francs comoriens, apporté par la Banque africaine de développement (Bad), ont été distribués sous forme de subventions à onze bénéficiaires soigneusement sélectionnés. La procédure, basée sur un appel à candidatures, a pris en compte plusieurs critères liés à la solidité financière des candidats et à leur capacité à mener à bien leurs projets. La sélection s’est voulue rigoureuse et transparente, comme l’a souligné l’un des bénéficiaires, M. Bacar Djounaid, représentant de la société Nayibariki Sarl. Il a salué la démarche du ministère, tout en appelant à lever certains obstacles qui freinent encore l’activité des opérateurs, notamment les coûts liés à la douane, à la fiscalité et aux services de contrôle phytosanitaire.
Moudjib Mohamed Saïd