Après l’annonce des conditions d’exploitation des stations-service, les mauvais payeurs sont dans le collimateur des responsables de l’entreprise publique. «Toute commande de produits pétroliers doit être réglée au comptant», a-t-il été annoncé lors d’un point de presse organisé samedi 3 septembre à la Société comorienne des hydrocarbures (Sch).
Une note de service de cet établissement public précise que la nouvelle disposition entrera en vigueur à partir du jeudi prochain. Rien qu’à Ngazidja, «près de vingt essenceries fonctionnent à crédit auprès de la Sch», a-t-on appris. Une situation qui ne laisse pas l’établissement public indifférent surtout en cette période de multiples crises. Lors de la rencontre avec la presse, le chargé de mission du patron de la société d’Etat, Ahmed Soudjay, avance que la Sch pourrait faire banqueroute si les clients ne règlent pas régulièrement leurs factures. «Vu la hausse des prix de tout produit pétrolier au niveau mondial, la Sch est dans l’obligation de prendre un certain nombre de mesures, parfois contraignantes pour éviter le pire. Cela fait vingt ans que cette société fonctionne comme une banque. Payer après la revente de nos produits», explique-t-il.
«Disparition de la société»
Une décision qui pourrait précipiter la fermeture de certaines essenceries. Seules neuf essenceries arrivent en effet à régler leurs factures au comptant. «La décision est prise en tenant compte des marges de bénéfices. Bien que leurs activités leur assurent de larges bénéfices mais des essenceries ne règlent pas au comptant. À Ndzuani, à l’exception de deux stations, on règle au comptant. Cette mesure vise également à faire en sorte que toutes les stations puissent être traitées au même pied d’égalité.», fait savoir le chargé de mission. De son côté, un agent de la distribution rappelle que ladite décision a été prise après des échanges avec les responsables des stations-service. «L’association des stations-service a été avertie. C’est une des mesures prises pour épargner la société d’une éventuelle banqueroute», avance-t-il. Reste à savoir si cette mesure, qui va sans doute pénaliser certaines essenceries, ne perturbera pas la distribution des produits pétroliers dans le pays.