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Succession de Jaques Grimaldi I L’avocat de la veuve rompt le silence

Succession de Jaques Grimaldi I L’avocat de la veuve rompt le silence

Société | -   Mariata Moussa

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Dans un entretien avec Al-watwan, Me Mze Azad dit être outré sur deux points : la qualité de la Mairie de Moroni pour revendiquer ces biens et le fait qu’elle fasse-fi des décisions de justice

 

L’affaire des propriétés de l’homme d’affaire français, Jaques Grimaldi, continue à faire couler d’encre. Suite à la publication dans Al-watwan de l’article selon lequel le maire de la capitale, Hassane Mohamed Halidi, dit haut et fort qu’il ne lâchera pas cette affaire, l’avocat de la veuve de l’homme d’affaire, Me Azad Mzé a rompu le silence.


Dans un entretien, Me Mze Azad se dit outré par les propos de la mairie de Moroni, sur deux points, à savoir sa qualité pour revendiquer ces biens et sa confirmation de faire fi des décisions de justice. Sur le premier point, l’avocat soutient, que la mairie de la capitale n’est pas habilitée à revendiquer des biens au nom de l’Etat puisqu’il y a des autorités légales bien appropriées pour réclamer ces biens. «Il s’agit du ministère des Finances, lequel est habilité à défendre les intérêts de l’Etat quant à ses biens», précise-t-il.


Pour Me Azad Mzé, au regard de ce comportement, la mairie de Moroni opère une confusion entre ses compétences et celle de l’Etat. «On nous fait comprendre que la mairie agit pour l’Etat, cependant, elle n’est pas habilité à le faire et en plus l’Etat a les moyens d’agir, mais il ne le fait pas parce qu’il sait pertinemment que madame Minna Fana est dans son droit», explique l’avocat.

La veuve de son défunt époux

Me Azad Mzé se dit également sidéré et mais surtout outré de lire dans un article de presse que le mot veuve est mis entre guillemet que sa cliente est qualifiée de supposée veuve. «En matière de veuvage, il n’y a pas de supposition et je rappelle que ma cliente est bien la veuve de Jaques Grimaldi, leur union a été célébrée devant la mairie du 16ème arrondissement. C’est bien la veuve de son défunt époux», tient-t-il à éclairer.

 

Quant à la déclaration du maire de la capitale qui ne reconnait pas les décisions de la justice, Me Azad Mzé estime qu’il s’agit d’un discrédit jeté sur la justice. Selon-lui, quand la mairie de la capitale, «la première commune du pays» se permet d’ignorer, de faire-fi des décisions de justice, «nous nous permettons de nous interroger sur le devoir d’exemplarité et de retenue».


L’avocat a saisi l’occasion pour revenir sur la question d’indemnisation de colons rapatriés tant martelée par les autorités de la mairie. Me Azad Mzé exhorte les responsables de la mairie de fournir toutes les preuves indiquant cette indemnisation. «Conformément aux éléments en notre possession, Jaques Grimaldi détenait plusieurs biens dans le pays loués par l’Etat et il continuait à percevoir des loyers jusqu’aux années 1990. Comment l’Etat continuerait-il à payer des loyers à une personne qui serait indemnisée».


C’est ainsi, que Me Mzé Azad demande à voir ces preuves. «S’ils existent, il appartient à la mairie de les exciper», réclame-t-il avant souligner que «la posture de la mairie sur cette affaire sous-entend que l’Etat et la justice sont des institutions décérébrées, et ne savent pas ce qu’elles font». L’avocat de la veuve Grimaldi se dit inquiet car «la mairie est en train d’envoyer des signaux dangereux aux gens malintentionnés qui voudraient à leur tour exproprier les biens des personnes qui ne sont pas originaires de leurs communes».


A en croire l’avocat, la mairie n’a aucun argument de fait ou de droit.«La commune de Moroni avait perdu le procès contre Daoud Halifa qui a exploité les lieux pendant plus d’une décennie et cela sans aucune réaction de celle-ci car elle avait perdu le procès. Il n’y a eu aucune réaction, ni juridique, ni d’un autre type. C’est uniquement de la force brute», devait-il mentionner.

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