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Sur le chantier de la route Hahaya-Mitsamihuli

Sur le chantier de la route Hahaya-Mitsamihuli

Société | -

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Les travaux de l’axe routier Hahaya-Mitsamihuli entrent dans sa 3 ème et dernière phase. Celle consistant à l’enrobage de ce tronçon long de 21 km. Un axe stratégique pour l’économie du pays. Car il dessert le nord de Ngazidja. Une région à la potentialité touristique et agricole énorme. Reportage à Mitsamihuli.

 

Sur ce chantier, des ouvriers de l’entreprise chinoise, China Geo-Engineering Corporation (Cgc) s’activent. Pelle et ballais à la main, ils déblayent la route, sous un soleil de plomb. Pendant ce temps, le camion vide sa benne d’enrobé dans la trémie du finisseur qui le répand à travers l’axe de la chaussée à couvrir. Des opérations qui se déroulent sous le contrôle d’un chef d’application. Un chinois, qui ne quitte pas des yeux la machine.

Ils sont 80% des Comoriens, confie, le directeur général de cette société, Li Bozhi, et quelques malgaches, spécialement, conducteurs d’engins des travaux publics, tous, travaillant sous  la supervision des ingénieurs chinois.

Nous sommes à l’entrée nord de la ville de Mitsamihuli,  au nord de Ngazidja où débutent les travaux de l’enrobage de cet axe longeant toute la côte nord-ouest de l’île. «Le chantier évolue à un rythme soutenu», rassure le jeune patron qui dit être grand connaisseur de l’Afrique où il a passé plusieurs années dont quatre aux Comores.
«Nous sommes dans la dernière phase des travaux. Il nous restera alors que les finitions. Notamment, les trottoirs, les panneaux de signalisation, la signalisation horizontale (marquage  au sol), surtout la ligne médiane. Car vous n’êtes pas sans savoir que c’est une route bidirectionnelle dont l’importance de cette ligne», a-t-il fait savoir.

Ces 21 km qui relient l’aéroport de Hahaya à l’entrée de l’ancien hôtel Galawa seront tous revêtus  de l’enrobé d’une épaisseur de 4 cm et d’une largeur de 5,5 m, si on croit à la version de notre interlocuteur, promettant une route standard. «Nous appliquons 100kg d’enrobé par km2. Cette trémie a une dimension de 2,75 m, multiplié par deux, ça nous donne 5,5m», fait-il savoir, comme pour nous convaincre du respect du cahier de charge que la compagnie a signé avec le gouvernement comorien.
Après tant d’années de calvaire, d’une route qui a été complètement délabrée, les habitants attendent avec intérêt et impatience la fin de l’ouvrage qui ne sera certainement pas rendu à temps, vu les retards pris pour le démarrage du chantier.

Des habitants impatients

«Nous avons traversé une période très difficile avec l’état de délabrement dans laquelle la route s’est trouvée. A l’heure où je vous parle, si vous faites un tour de Galawa au carrefour qui mène à Maludja, on sent que d’ici à la fin des travaux, les habitants seront très satisfaits», a déclaré Saïd Ahmed Sagaf, natif de Mitsamihuli, rencontré au niveau de Fasi ya Mitsamihuli. Même enthousiasme pour Ali Saïd Mchangama de la même localité. «C’est un sentiment de satisfaction qui m’envahit, aujourd’hui. Par ce que cela fait une dizaine d’années que cette route n’a pas connu la moindre réhabilitation», a-t-il dit avant d’ajouter que «cette route nationale 1 (Rn1) est la première, des routes nationales du pays à être revêtue d’enrobé. C’est du solide. J’estime qu’elle aura une durée de vie plus longue». Et de continuer : «c’est une fierté que d’apprendre que cette route sera aux normes internationales». Pour sa part, Maman Tourki, originaire de Songomani ya Mitsamihuli, a tenu également à partager sa joie, même si elle laisse exprimer son inquiétude par rapport aux accidents.

Une veille sur les accidents

«Nous adjurons pour que les travaux puissent prendre fin sans perte humaine ni matériel. En même temps, nous implorons Dieu pour qu’Il nous épargne des accidents. Car la route telle qu’elle sera construite, on ne sera  certainement pas à l’abri des chauffards» a-t-elle avancé.Cet axe est vital pour l’économie du pays. Car il désert une région, autrefois « grenier du pays », possédant en même temps presque le 2/3 des stations balnéaires de l’île. «C’est une région qui a des potentialités énormes que soit en agriculture ou en tourisme. C’est pour cette raison que cette route est important pour le pays sachant qu’il peut tirer profit économiquement», reconnait M. Sagaf. Des propos renforcés par M. Changama qui souligne que «la région regorge de terres cultivables, la route facilitera à coup sûr l’acheminement des produits alimentaires».


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La reprise du projet de construction d’un complexe hôtelier sur les ruines de Galawa enthousiasme Maman Tourki qui a exprimé sa satisfaction. «Nous attendons avec impatience l’arrivée annoncée du nouveau promoteur du complexe hôtelier sur le site de Galawa. Une opportunité d’offre d’emplois pour  nos enfants rongés par le chômage. Moi qui vous parle, à l’époque de Galawa, je faisais vivre ma famille avec les fruits que je vendais à l’hôtel. Nous espérons que ce projet sera concrétisé, car c’est tout le monde qui en bénéficiera et non seulement les riverains du site», a-t-elle fait savoir.

Financé par le Fonds saoudien de développement (Fsd), ce chantier s’inscrit, selon Beit-salam, dans le cadre de la nouvelle politique de développement national, prônée par le président de la République et consacrant l’année 2017-2018, année de remise à niveau des infrastructures routières nationales.
 
Maoulida Mbaé

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