Le ministre de l’Aménagement du territoire, Miroidi Aboudou Idarousse, a, par un arrêté publié le 15 août dernier, suspendu provisoirement la délivrance des permis de conduire sur l’ensemble du territoire national. Bien que cette décision appelle les institutions concernées, notamment la direction générale des routes et des transports routiers, la gendarmerie et la police nationale, à l’exécuter, aucun motif spécifique n’a été mentionné.
Interrogé à ce sujet par Al-Watwan le samedi 24 août dernier dans son bureau, le ministre a expliqué que cette initiative vise à renforcer le respect du code de la route après avoir constaté les conséquences dramatiques des accidents de la circulation. Il a également annoncé la mise en place des cartes grises et des visites biométriques pour promouvoir la sécurité routière.
«En échangeant avec les responsables des différents départements et partenaires de ce ministère, on m’a présenté les lourds bilans des accidents de la circulation, avec une augmentation alarmante des accidents mortels. Nous devons agir rapidement, notamment pour changer les mentalités en veillant au respect des textes en vigueur», a-t-il déclaré, en faisant référence au nouveau code de la route, promulgué en janvier 2020. Ce code exige que tout le monde, y compris les gendarmes, les policiers, les passagers et les conducteurs, le respecte afin de les protéger des abus de pouvoir et de la corruption.
La délivrance du permis biométrique
Le ministre a déploré le fait que «les infractions prévues par ce code semblent méconnues ou négligées par les agents routiers», et a ajouté que «seules les nouvelles mesures permettront de renforcer l’application de ce code et de lutter contre les abus et les méfaits de certains». Il a également précisé qu’aucun tarif n’a encore été fixé pour la délivrance du permis biométrique.
De son côté, le président du Syndicat national des transporteurs routiers, Usukani wa masiwa, Maoulida Ahamada, a déclaré ne pas avoir été informé de cette initiative. «Nous avons pris connaissance de cette décision, mais jusqu’à présent, nous n’avons pas été consultés. Pourtant, nous devrions être informés de tous les changements dans le secteur, comme ce fut le cas pour le nouveau code de la route», a-t-il affirmé.