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Syndicat national des instituteurs comoriens I La branche de Ngazidja dans la tourmente

Syndicat national des instituteurs comoriens I La branche de Ngazidja dans la tourmente

Société | -   Hamidou Ali

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Des dissensions internes éclatent au grand jour au sein du Snic, alors que plusieurs membres dénoncent des pratiques jugées contraires aux textes. Le bureau exécutif, lui, rejette fermement les accusations.

 

Le Syndicat national des instituteurs comoriens (Snic) est secoué par une vive crise interne à Ngazidja. Plusieurs membres dénoncent ce qu’ils considèrent comme des dérives orchestrées par le bureau exécutif en place depuis 2018. Ils l’accusent de manœuvres visant à se maintenir indéfiniment au pouvoir, au mépris des règles statutaires.
Samedi 6 juillet, des membres mécontents ont confié à Al-watwan leur inquiétude. «Nous sommes venus dénoncer certaines manœuvres entreprises depuis des années pour nous diviser. Le bureau exécutif ne respecte pas nos textes réglementaires», a déclaré Saidou Maoulida, connu sous le nom de Kinaza. Il reproche notamment au bureau d’avoir dépassé son mandat statutaire de six ans et de faire obstacle à toute candidature alternative.

Des pratiques qualifiées de «verrouillage démocratique» ont également été pointées du doigt. «Ils vont jusqu’à faire appel aux forces de l’ordre pour empêcher ceux qui ne partagent pas leurs idées de participer aux élections», s’est indigné l’enseignant Abdallah Msa, qui évoque la fermeture anticipée des bureaux de vote à midi, au lieu de 15h comme le prévoient les textes. «Tout serait parti de la gestion de la mutuelle de santé», glisse-t-il sans entrer dans les détails.Une plainte a été déposée devant la justice. «Les deux parties ont été auditionnées et nous attendons la délibération prévue le 10 juillet. Nous faisons entièrement confiance à la justice», a assuré Ali Mohamed, l’un des frondeurs.De son côté, le bureau exécutif nie catégoriquement toute irrégularité.


Pour Moustoifa Issoufa Ali, secrétaire à l’organisation et ancien membre de la commission électorale, les rejets de candidatures ont été faits «conformément au règlement intérieur et au code électoral du syndicat ». Il affirme que les textes en vigueur, révisés lors du dernier congrès, ne laissent aucune place à l’arbitraire. «Ceux qui nous accusent sont en réalité en rupture avec les principes du syndicat. Ils tentent de masquer leur trahison en criant au scandale», a-t-il réagi. Ce climat délétère fragilise la cohésion du Snic à Ngazidja, au moment même où l’éducation nationale fait l’objet d’importantes reflexions en vue de sa modernisation. En attendant la décision de la justice, les membres du syndicat restent suspendus à une issue qui pourrait redessiner l’avenir de leur organisation.

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