Comme le dit l’adage, le bonheur de certains entraîne le malheur des autres. En raison du manque de pluie, un marché de vente d’eau non potable a vu le jour dans la commune d’Itsahidi. En effet, de l’eau provenant de la ville d’Ouropveni est transportée dans des jerricanes parfois insalubres sur les «motos-benne» pour approvisionner toute la région, moyennant trois cents francs le bidon. C’est une affaire lucrative pour les jeunes qui gagnent en moyenne trente mille francs par jour en raison de la forte demande. «Je suis satisfait de mon travail car il me permet de gagner ma vie et d’aider les autres en leur fournissant de l’eau, surtout pendant cette période de canicule», a confié l’un de ces vendeurs d’eau ambulants.
Cependant, derrière ce commerce lucratif, de nombreux cas de typhoïde ont été enregistrés à l’hôpital Pôle-Sud de Fumbuni. Cette maladie est causée par la bactérie Salmonella typhi et se propage généralement par le biais de l’eau ou des aliments contaminés. Selon le Dr Bacar M’madi Mboreha, médecin chef, cette maladie est devenue trop fréquente chez les patients, en particulier pendant cette période de sécheresse, car la plupart de la population ne fait pas attention à l’eau qu’elle consomme. «Les quelques premières averses de pluie que nous collectons des toits contiennent de nombreux microbes responsables de maladies telles que la diarrhée microbienne et la fièvre typhoïde», déplore-t-il.
L’insalubrité des jerricanes peut en outre potentiellement transmettre des bactéries nocives pour la santé.
Le Dr Bacar M’madi Mboreha met aussi en garde contre les petites algues que l’on peut trouver dans ces bidons, lesquelles sont dangereuses, il encourage d’autre part les consommateurs à être très vigilants à cet égard.
Saïd Toihir