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Sécurité alimentaire I Devons-nous nous inquiéter du blocage des céréales ukrainiennes ?

Sécurité alimentaire I Devons-nous nous inquiéter du blocage des céréales ukrainiennes ?

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Des acteurs économiques sont inquiets quant aux répercussions de cette situation. Le président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat (Uccia) des Comores Chamsoudine Ahmed exprime ses inquiétudes, persuadé que tous les pays seront touchés. Le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, assure que la question sera évoquée lors du sommet Russie-Afrique, prévu du 26 au 29 juillet prochain.

 

Le 17 juillet dernier marquait l’échéance de l’accord quadripartite sur l’exportation des céréales ukrainiennes, signé en juillet 2022 par l’Ukraine, la Russie, la Turquie et les Nations Unies, permettant ainsi l’exportation de millions de tonnes de céréales via la Mer noire. Moscou a cependant décidé de ne pas renouveler cet accord, invoquant des entraves au commerce de ses propres produits agricoles. Cette décision pourrait avoir des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire mondiale, étant donné que l’Ukraine est l’un des principaux exportateurs de céréales, surtout le maïs.

Le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg

Face à cette situation préoccupante, notre gouvernement tente de calmer le jeu en affirmant qu’il n’est pas nécessaire de dramatiser. Le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, assure que la question sera évoquée lors du sommet Russie-Afrique, prévu du 26 au 29 juillet prochain. Il estime qu’il est improbable que la Russie ne prenne pas en compte la position de l’Afrique sur cette question. De plus, aujourd’hui lundi 24 juillet s’ouvre à Rome le deuxième Sommet sur les systèmes alimentaires, organisés par la Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao), au cours duquel la souveraineté alimentaire sera discutée. Sera particulièrement examinée la situation des pays fragilisés par le changement climatique. «Ces initiatives pourraient donc offrir des opportunités de négociations et atténuer les conséquences de la non-reconduction de l’accord», espère le porte-parole du gouvernement.


Malgré cette tentative de rassurer, certains acteurs économiques sont inquiets quant aux répercussions de cette situation. Chamsoudine Ahmed, président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat (Uccia) des Comores exprime ses inquiétudes, persuadé que tous les pays seront touchés. «Cependant, nous restons confiants avec les négociations en cours qui pourraient ramener la Russie à plus de souplesse car ce sont tous les pays qui seront touchés», pense-t-il.Le secteur de la boulangerie est également attentif à l’évolution des prix. Amini Amir Minihadji, propriétaire de la boulangerie «Le goût du pain», située à Vuvuni, indique que le prix des céréales avait baissé, suscitant un certain optimisme, mais qu’il a depuis augmenté.


Selon lui, les conséquences de cette flambée des prix se feront sentir à partir de janvier et février de l’année prochaine, en raison des commandes importantes déjà passées. Malgré tout, il se montre confiant quant à la capacité de faire face à cette période de consommation sans trop d’inquiétude.A noter que le ministre de l’Economie, Ahmed Ali Bazi, n’a pour sa part pas donné suite à nos sollicitations. Les organisations patronales, Modec, Nouvelle Opaco et Ankiba, ont également décliné nos tentatives d’entretien.

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