Le ministre de l’Agriculture, Houmed M’saidie, a effectué une tournée dans l’île de Ndzuani du samedi 17 au lundi 19 septembre, au cours de laquelle il a visité plusieurs Crde (Centre régional de développement économiques). L’objectif de ces visites, comme il l’expliquait lui-même à chaque fois, a été de faire l’état des lieux de ces centres, connaître les besoins des agriculteurs et se faire en gros, une idée de la capacité de production agricole de l’île, dans le contexte actuel marqué par des difficultés pour le pays de s’approvisionner convenablement en produits alimentaires importés.
Cette tournée a conduit le ministre et sa délégation de techniciens ministériels, d’abord au Crde de Pomoni, le samedi 17 septembre. Ici, il apprendra des cultivatrices que leur activité a donné beaucoup de rendements cette année, mais qu’elles ont eu des difficultés à écouler leurs produits, “à cause du manque de riz”. Il faut en effet noter que dans l’île, les tomates, petsai, choux et autres aubergines sont beaucoup plus consommés avec du riz. Mais cette surproduction relative a parallèlement posé un autre problème : celui de la conservation des produits. Toutefois, l’on a appris sur place qu’un projet d’équipement en chambre froide est en cours.
Autres doléances adressées au ministre, la vaccination du cheptel bovin, qui serait actuellement menacé d’une épidémie, et le recrutement d’agents “bénévoles” qui travaillent dans ce centre. Après la rencontre de Pomoni, Houmed M’saidie s’est rendu au domaine agricole de son homologue, le ministre de l’Emploi et du Travail, qui l’a accompagné dans sa tournée. Au Crde de Mremani, le lendemain dimanche 18 septembre, le problème lié à l’irrigation des cultures lui a été soumis. Selon les responsables des Crde de Mremani et de Bandramaji, il est urgent de construire des citernes. Une entreprise d’autant plus compliquée que certaines zones devant accueillir ces citernes “sont difficiles d’accès pour les entreprises censées mener ces travaux”.
Les autres souhaits exprimés ici sont la sécurisation du Crde de Mremani au moyen d’une clôture, la dotation d’un siège au Crde de Bandramaji, la préservation de la forêt pour combattre la sécheresse, et la dotation de moyens pour la fabrication sur place de semences.Au cours de son exposé, la directrice du Crde de Mremani a fait savoir que la production de pommes de terre a permis aux paysans locaux de surmonter la pénurie du riz, mais en même temps il a été précisé par d’autres intervenants que cette production est limitée à la région du haut Nyumakele, celle du bas Nyumakele étant “trop sèche” pour permettre cette culture.
Le problème de l’eau, l’approvisionnement des cultivateurs en semences et intrants
La problématique de la sécheresse et du besoin crucial en eau d’irrigation, ainsi que celle relative à l’écoulement des produits, ont été de nouveau posées par les cultivateurs du Crde de Domoni, que le ministre et sa suite ont visité dans l’après-midi.Ici, le directeur a aussi exprimé le besoin d’avoir un terrain pour étendre les activités de son centre, ainsi que celui d’être soutenu dans la lutte contre le vol des cultures, devenue courante avec la pénurie du riz. Tout au long de sa tournée, le ministre Msaïdie a noté les doléances reçues, et a pris un certain nombre d’engagements.
Il a assuré que les fonds sont disponibles (des “financements d’urgence et structurels de la Banque mondiale”) pour stimuler le secteur agricole, en résolvant notamment le problème de l’eau, l’approvisionnement des cultivateurs en semences et intrants, et en cherchant des débouchées pour l’écoulement des produits. Il a sur ce point précis annoncé que les discussions avancent avec Mayotte pour accueillir les produits des autres îles.
