logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Sécurité alimentaire I L’Inrape publie un guide sur les additifs alimentaires

Sécurité alimentaire I L’Inrape publie un guide sur les additifs alimentaires

Société | -

image article une
Des études toxicologiques menées par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa) sur 120 échantillons ont révélé que 53 types d’additifs alimentaires sont utilisés. Parmi eux, 56 % présentent un niveau de toxicité élevé et portent la mention «à éviter».


L’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape), chargé de concevoir et d’animer des programmes de recherche et d’études agricoles, halieutiques et environnementales, a récemment publié un rapport sur les additifs alimentaires. C’est une étude de la composition des produits alimentaires et leur impact sur la santé des consommateurs. Ces additifs, présents dans l’industrie agroalimentaire, sont utilisés à toutes les étapes de fabrication, en tant que colorants, conservateurs, agents de texture, exhausteurs de goût, émulsifiants, acidifiants ou gélifiants. Les biscuits, chocolats, chewing-gums, chips et bonbons, dont la consommation a fortement augmenté aux Comores, sont particulièrement concernés. Les enfants et adolescents, notamment en milieu scolaire et préscolaire, en sont les principaux consommateurs.


D’après le guide de l’Inrape, plus une denrée contient d’additifs, plus elle peut s’avérer dangereuse pour la santé. Cette toxicité peut se manifester à court ou long terme, selon l’organisme. «Le caramel au sulfite d’ammonium, utilisé dans certains biscuits (de marques telles que Marie, Minees, Hello Friend Cream Fresh), est hautement suspecté d’être cancérogène, selon le Centre international de recherche sur le cancer. Il est donc préférable d’éviter les produits industriels au goût caramel», avertit le rapport.

Limiter la consommation des produits industriels

Un autre additif, le diglycéride d’acides gras alimentaires, largement utilisé dans la fabrication des biscuits, présenterait aussi une toxicité très élevée. «Il pourrait perturber l’équilibre de la flore intestinale, favoriser des réactions auto-immunes, des troubles digestifs et de la croissance. Il affecte également la taille des testicules, augmente le volume du foie et des reins et peut provoquer un cancer. Évitons alors ces types de biscuits», recommande le guide.
Les boissons énergisantes et les chips contiennent également des substances toxiques pouvant entraîner du diabète chez les jeunes, ainsi que de l’asthme, des douleurs gastriques, de l’insomnie, des réactions allergiques et des vomissements chez les enfants.


Selon Dr Rachmat Attoumane Ben Ali, biologiste, nutritionniste et cheffe de projet de renforcement de l’offre de soins à l’Ong Santé Diabète, la consommation excessive de sucre et de graisses entraîne une dépendance chez l’enfant et l’adolescent, les poussant à la suralimentation. «Cela double le risque de développer un diabète à l’âge adulte, affaiblit le système immunitaire et peut provoquer des troubles du comportement, comme des difficultés de concentration et de l’irritabilité. Toutefois, l’alimentation n’est pas le seul facteur de développement des maladies chroniques ni des troubles de l’apprentissage», précise-t-elle. Elle insiste sur l’importance d’une alimentation saine, riche en fibres et en minéraux, ainsi que sur la nécessité de limiter la consommation de produits industriels. «Il faut instaurer de bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge et promouvoir l’activité physique, aussi bien chez les enfants que chez les adultes», conclut-elle.

Abdillahi Housni

Commentaires